Ils, ce sont ces centaines de jeunes fonctionnaires intégrés nouvellement à la fonction publique qui broient du noir depuis le jour où ils ont fait leurs premiers pas à la fonction publique. Enseignants, personnels soignants, policiers, ils sont des milliers à avoir poussé un soupir à la vue de leurs noms dans les arrêtés d’intégration. Mais c’était trop vite crier victoire. Au fil des mois, l’espoir de toucher le premier salaire est devenu une chimère. Deux, trois, six et bientôt huit mois que certains attendent le premier virement…
Ces nouvelles recrues ont pourtant essuyé des gaz lacrymogènes, transportés un «cercueil» fabriqué pour la circonstance au Ministère de l’éducation, bravé la chaleur rien que pour se faire entendre et intégrer la fonction publique. Puisqu’ils ont suivi des formations universitaires financées par l’Etat tchadien. Mais depuis que le gouvernement de la transition les a intégré, ils n’ont rien perçu comme salaire et broient du noir comme «les retraités tchadiens».
Cette situation est en vérité le résultat de la navigation à vue qui caractérise la gestion de l’Etat. Bien que l’État les a pris dans le compte des budgets 2022 et 2023, l’année selon laquelle ils sont intégrés, le crédit qui leur est destiné a sans doute été absorbé par d’autres dépenses plus urgentes et prioritaires. Nous entendons par là, les dépenses militaires et politiques qui sont les deux priorités pour le régime qui cherche coute que coute à s’imposer au terme de la transition.
Telle qu’ils ont entamé leur carrière, telle sera aussi leur fin comme celle de ces centaines de retraités, réduits à battre le pavé, inhaler du gaz lacrymogène pour toucher ce qu’ils ont cotisé pendant toute leur carrière.
Feront-ils comme leurs illustres ainés aujourd’hui aux portes de la retraite qui ont passé leur carrière à multiplier des grèves pour se faire payer de simples subsides ou s’engageront-ils dans des batailles de fonds pour les conditions de vie et de travail du fonctionnaire Tchadien ? Travailler pour la fonction publique, c’est servir son pays qui en retour vous doit de la reconnaissance. Un salaire décent, des conditions de vie et de travail acceptables pour s’épanouir avec sa famille. C’est le fondement du contrat social auquel tout homme doit aspirer et que chaque dirigeant, pour peu qu’il soit vertueux, doit travailler à offrir à sa population. C’est aussi la base de la croissance et du progrès qui font les Etats modernes.
La Rédaction