Du 20 au 27 février, N’Djamena la capitale se voulait la capitale de la paix décrétée par le gouvernement de transition. Organisée par le Ministère de la réconciliation nationale, cette semaine dite de la paix n’était que du folklore et fut un total flop. De paix, il n’en a eu que dans l’imagination de son initiateur, le volubile ministre de la réconciliation, Abderrahmane Koullamallah. Cette onéreuse et vaine initiative vient s’ajouter aux nombreuses festivités, politiques ou culturelles, placées sous le signe de la paix et du vivre ensemble. « La paix ne se décrète pas, elle est palpable dans le comportement de tous, dans le respect, la justice et l’équité », a commenté un internaute qui ne s’étonne pas de cet énième échec.
Pourtant, les autorités savent bien que c’est autour de la justice et de l’égalité de chance entre les Tchadiens que la paix devrait être construite. On ne peut prétendre organiser une semaine de la paix, pendant que des dizaines de citoyens croupissent dans les geôles parce qu’ils ont osé exercer leur droit à la liberté d’expression. Depuis des mois, sont emprisonnés, des innocents qui ne sont pas liés avec les manifestations. On ne peut parler de paix si d’autres Tchadiens sont contraints de fuir leur pays. Organiser une festivité pour la paix pendant que toutes les voix discordantes sont traitées comme des insurgées, des rebelles est une hypocrisie pure et simple. « On veut nous forcer à accepter que le Tchad est en paix. Même un enfant de 5 ans ne peut pas dire aujourd’hui que les Tchadiens vivent en paix. Koullamallah, j’ai comme l’impression qu’il vit dans un autre monde. Cette manière de faire est une insulte pour le peuple », s’emporte Maxime, un étudiant.
S’appuyer sur le football et la musique pour véhiculer les messages de paix, de cohésion sociale et du vivre ensemble est tout simplement ridicule.
Cette semaine, placée sous le slogan « Parce que la paix n’est pas juste qu’un slogan », n’a pas attiré les Tchadiens. Dans les stades où se sont déroulés les matchs de football, les joueurs étaient plus nombreux que les supporteurs. Au concert de clôture, il y’a une absence totale des Tchadiens. Un désaveu qui traduit l’échec dans cette tentative de Koulamallah d’embrouiller une fois de plus les Tchadiens. Faire venir les artistes étrangers pour chanter la paix aux Tchadiens, est un manque de considération aux artistes locaux qui ne se sont d’ailleurs pas laissé faire et ont organisé sur les réseaux sociaux, une vaste campagne de boycott de ces concerts.
« L’Etat n’arrive même pas à payer nos droits d’auteur. Mais ce même gouvernement trouve de l’argent pour faire venir d’illustrent inconnus qui viennent au Tchad se dire artiste et sont payés à coup de millions », dénonce un artiste très en colère.
En attendant la deuxième édition, ceux qui ont profité de ce cirque pour dilapider l’argent du contribuable auront le temps de sucer leurs doigts et penser à d’autres scenarii pour siphonner les ressources du pays.
La Rédaction