Les autorités tchadiennes ont empêché à Savannah energy de reprendre les opérations sur le site pétrolier de Doba, après le départ d’ExxonMobil. Savannah energy avait saisi la Chambre de commerce international de Paris qui a rendu sa décision le 7 janvier dernier.
Selon Africa intelligence (Ai), les autorités tchadiennes reprochent à Savannah energy d’avoir annoncé sans leur accord la reprise des parts d’ExxonMobil dans les gisements de Doba et tentent depuis de l’empêcher d’opérer les sites de production. C’est ainsi que, selon Africa intelligence, Savannah Energy a saisi fin décembre, via une procédure d’urgence, la Chambre de commerce internationale (Cci) de Paris. Cette dernière a désigné l’arbitre Phillip Landolt du cabinet Landolt & Koch, à Genève, pour se prononcer sur la légalité d’une décision rendue le 14 décembre par la justice tchadienne qui avait estimé que le transfert d’actifs entre ExxonMobil et Savannah devait être immédiatement interrompu. « Phillip Landolt a déterminé le 7 janvier que la décision tchadienne du 14 décembre n’était pas légale et que tout différend entre les deux parties devait être tranché à la Cci comme le contrat le prévoit », informe Africa intelligence.
D’après Africa intelligence, les autorités tchadiennes n’acceptent pas le départ d’ExxonMobil et souhaite préempter ses actifs. Mais, la principale problématique concernant cette transaction d’ExxonMobil avec Savannah demeure la question du bonus de départ, non prévu par les textes légaux. « L’Etat tchadien demande toujours 160 millions de dollars à la major américaine, tandis que celle-ci ne propose que 25 millions de Dollars », souligne Africa intelligence.
Ce quotidien africain informe également qu’en parallèle du différend sur ExxonMobil, la Société des hydrocarbures du Tchad (Sht) tente de racheter les 25 % détenus par Petronas sur les mêmes gisements de Doba et en cas de victoire, la Sht posséderait 60 % des parts. « Savannah était aussi sur les rangs pour racheter les actifs de Petronas pour 266 millions de dollars, mais ses plans ont été contrariés par le ministre Djerassem Le Bemadjiel. Ce dernier s’est rendu à Kuala Lumpur, siège de la major malaisienne, début décembre afin de stopper le processus et donner des garanties sur la manière dont l’Etat tchadien comptait s’acquitter de la même somme que celle proposée par Savannah. Depuis lors, la vente à Savannah a été suspendue », informe Africa intelligence.
Nadjita Namlengar