Le président du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (Mcpl), Sosthéne Mbernodji, s’est exprimé sur les questions de l’espace civique et la participation citoyenne au Tchad. Dans le cadre de la campagne numérique et appui aux activités médiatiques en lien avec la participation citoyenne des jeunes et des femmes lancée par le Centre d’Etudes et de recherches sur la gouvernance, les industries extractives et le développement, (Cergied).
Selon Sosthène Mbernodji, l’espace civique au Tchad est fortement restreint parce que les gouvernants ont pris des mesure pour restreindre toutes les libertés. « Je fait allusion déjà aux ordonnances qui datent de 1960 que le pouvoir Deby avait conservé et que jusqu’à présent la transition ne fait aucun effort pour abroger ces ordonnances qui sont devenues obsolètes car elles ne correspondent plus aux réalités de l’heure », explique Sosthène Mbernodji. Pour lui, « la tendance aujourd’hui est que si vous voulez exprimer votre colère ou soit voulez manifester, vous n’avez pas besoin d’une autorisation de pouvoir publique, vous avez juste besoin d’informer. Dans plusieurs pays, la tendance est à l’information mais au Tchad pour manifester il faut avoir une autorisation », déplore-t-il.
En effet, Sosthène Mbernodji indique que les medias publics sont fermés aux citoyens. « La radio et la télévision, le citoyen lambda n’a pas accès. Les citoyens sont pris en sandwich et les médias publics ne les arrangent pas, car ils diffusent tout ce qui fait la promotion du pouvoir public. Tout est verrouillé, ils n’ont que les réseaux sociaux pour s’exprimer, là encore ils ne sont pas à l’abri parce que l’Etat a créé une batterie d’organisme pouvant permettre de contrôler les communications électroniques », analyse-t-il.
S’agissant du rôle que peut jouer la société civile, Sosthène Mbernodji estime que, « la société civile joue son rôle à un certain moment mais ce n’est pas suffisant, il ne faut pas baisser le bras », précise-t-il. Par ailleurs Sosthéne Mbernodji, demande aux citoyens de jouer aussi leur rôle de protecteur. « Il faut que les citoyens eux-mêmes soient le protecteur de leurs droits.
Tout le monde est militant de droit de l’homme, chacun doit protéger, sauvegarder ses droits. Il faut que les gens aident les militants de droits de l’homme en relatant ce qu’ils ont vécu pour nous aider à documenter les choses », conseille-t-il. Il demande aussi aux citoyens d’avoir le courage nécessaire de dénoncer. « Ne pas accepter certaines injustices, continuer la résistance car l’espace civique appartient à tout le monde. J’invite les citoyens dans leur ensemble à dénoncer, parce que la bataille ne peut être gagnée que lorsqu’on conjugue toutes nos énergies et nos efforts », souhaite-t-il.
Makine Djama