Dans un entretien accordé au Journal Le Pays, le coordinateur de la Campagne Tournons la page section du Tchad, Ngarassal Saham Jacques, invite les organisations de la société civile à conscientiser les citoyens pour qu’ils puissent s’approprier ce que c’est l’espace civique.
Pour Ngarassal Saham Jacques, aujourd’hui au Tchad, l’espace civique est restreint. « Cet espace se rétrécit au jour le jour. Les autorités estiment que si elles ne mettent les barrières aux leaders d’opinion, aux leaders de la société civile ou politiques, elles ne pourront pas avoir la main mise sur le pays. C’est pourquoi des mesures réduire l’espace civique. Le gouvernement cherche à avoir le contrôle sur tout », analyse Ngarassal Saham Jacques. Selon le coordinateur de Tournons la page Tchad, ces restrictions violent les textes internationaux, ratifié par le Tchad.
Ngarassal Saham Jacques estime qu’il y a beaucoup de difficultés auxquelles les acteurs de la société civile sont confrontés. « On fait tout pour mettre les bâtons dans les roues des organisations de la société civile pour n’est de qu’elles s’organisent. Le pouvoir a su comment manipuler la société civile. Il y a l’achat de conscience, élévation à des postes de responsabilité ». A cela, le coordinateur de Tournons la page Tchad ajoute les menaces de mort qui pèsent sur les acteurs de la société civile. « Quand vous dénoncez une injustice, tout de suite vous êtes menacés de mort, d’enlèvement », relève-t-il.
En ce qui concerne le rôle que peuvent jouer les organisations de la société civile pour libérer l’espace civique, Ngarassal Saham Jacques propose la sensibilisation et la conscientisation des citoyens. « Il faut que la population puisse comprendre ce que c’est l’espace civique et pourquoi les citoyens doivent participer aux échéances électorales pour pouvoir choisir librement leurs décideurs », suggère-t-il. « Tant que les organisations de la société civile ne travaille pas à la base pour conscientiser civiquement, la population ne pourra jamais comprendre », ajoute Ngarassal Saham Jacques qui poursuit que la société civile a un grand défi. « Ce grand défi est d’aller au nord, au sud, à l’est et à l’ouest pour sensibiliser la population, à travers les langues locales. Tant que la population est conscientisée, elle ne pourra pas avoir n’importe qui à sa tête.
Nadjita Namlengar