La commission d’enquête internationale et indépendante dépêchée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) a rencontré d’après les images de la télévision nationale les membres du parti Les Transformateurs. Mais le hic, les individus présentés ont annoncé leur départ du parti, pour certains avant et pour d’autres après les massacres du 20 octobre.
Sur les images de nos confrères de la télévision nationale, l’on peut identifier clairement d’un côté, Mortodé Bonheur qui a quitté le parti le 11 septembre 2022 et qui sera nommé, deux mois plus tard, directeur de cabinet du ministre d’Etat, conseiller à la Présidence de la République et l’autre, Djerakoula Roméo, qui va lui aussi quitté le parti du Dr Succès Masra au lendemain de la démission du vice-président des Transformateurs Moustapha Masri. Aux côtés de ce dernier (Djerakoula Roméo) qui mène depuis lors « une campagne de diabolisation et de dénigrement » de son désormais ancien parti, se trouve un autre ex-militant identifié par le parti (Guirfogo Aaron).
Sur sa page Facebook, le parti Les Transformateurs dénonce un faux et usage de faux. « Ils n’ont reçu aucun mandat de l’équipe de direction du Parti, aujourd’hui traquée dans tout le territoire national et même à l’étranger, pour prendre part à une commission d’enquête sérieuse », révèle le parti qui annonce qu’il se réserve le droit « de porter plainte dans un Tchad où la justice sera de retour ».
Le pire, la direction du parti informe qu’elle n’a reçu aucunement de demande de la part de la commission d’enquête sur les massacres du 20 octobre et n’a en effet mandaté personne de s’y rendre en son nom. « Le parti ne se reconnaît aucunement dans la fameuse commission dite d’enquête internationale qui est soit induite en erreur, soit actrice d’une escroquerie organisée par les mêmes qui ont tué qui veulent s´auto-enquêter en cherchant des complices fabriqués », précise le parti pour qui le reportage de nos confrère de la télévision nationale « n’est qu’un nième mensonge de la junte et ses accompagnateurs ». « Leur religion c’est donc bien le mensonge », conclu le communiqué du parti.
Cette commission qui se doit de rencontrer tous les acteurs sans parti pris montre d’ores et déjà ses limites. Comme les images montrées de toute pièce pour justifier les massacres du 20 octobre et le reportage digne d’un film indien montrant de la télévision nationale montrant les « Transformateurs » arrêtés en possession des machettes, cette rencontre réconfortent les plus sceptiques dans leur position et vient jeter du discrédit sur l’issue de cette enquête.
Stanyslas Asnan