Le 14 décembre dernier, dans le canton Niellim, département de Korbol province du Moyen-Chari, un conflit agriculteurs-éleveurs a fait cinq morts et plusieurs blessés.
A l’origine de ce conflit, un troupeau de bœufs a pénétré dans un champ de sésame dont le propriétaire a essayé de le renvoyer à maintes reprises. C’est ainsi qu’une vive altercation entre les bouviers et les agriculteurs s’en est suivie et s’est soldée par la violence physique qui a causé deux morts et deux blessés sur le champ. Aussitôt, ce conflit a touché plusieurs villages parmi lesquels Peurom, où plusieurs maisons sont incendiées et une vieille femme est calcinée, Salama où deux personnes sont encore tuées. D’après les témoignages de l’un des blessés qui se trouve à l’hôpital provincial de Sarh, et qui a perdu son père et son grand frère dans ce conflit, des armes à feu sont utilisées.
Suite à ce conflit, le gouverneur du Moyen Chari, Ousmane Brahim Djouma, a passé une nuit dans le canton Niellim et le 20 décembre 2022, 12 présumés auteurs sont arrêtés et présentés à la presse locale. Selon le gouverneur, la zone de Korbol est une zone exceptionnelle qui regroupe : « les éleveurs armés jusqu’aux dents, les rebelles armés jusqu’aux dents et les paisibles cultivateurs ». Il entend s’investir pour sécuriser la population de ce département. Ousmane Brahim Djouma a instruit le procureur du tribunal de grande instance de Sarh de veiller à ce que ces présumés coupables soient jugés et condamnés sans être évadés.
Une zone à haut risque
Erigée en département en Août 2018, la sous-préfecture de Korbol est une zone à accès difficile pendant la saison des pluies. Il n’y a pas de route aménagée qui y mène. Sauf une piste dégradée qu’il faut emprunter avec tous les risques possibles.
C’est un département qui compte environ 10.595 habitants. Il est composé de deux cantons : Korbol et Niellim avec 47 villages. Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage et la pêche.
La bourgade de Korbol est aussi connue grâce à sa montagne qui sert de logis et de refuge aux rebelles. Selon certaines sources, certains éléments du rebelle Djibrine Dassert sont encore là derrière cette montagne surveillée nuit et jour par un bataillon de l’armée Tchadienne. Aucun habitant de Korbol, aucune personne étrangère ne peut aller sur cette montagne, ni roder tout autour.