Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a accordé une interview accordée aux médias français, Rfi et France24 sur la fin des 18 mois de transition. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat affirme que les autorités de transition tchadienne n’ont pas respecté leurs engagements et il appartient à la Commission paix et sécurité de l’Ua de décider s’il faut ou non sanctionner le Tchad.
Pour Moussa Faki Mahamat, son rapport soumis à la Conseil paix et sécurité est clair et exigeant. « D’autant plus qu’il y a manifestement eu une violation, et des décisions et des principes et des engagements pris par le Président du conseil militaire de transition », justifie Moussa Faki Mahamat. « Le Cps n’a pas encore pris sa décision, il a suspendu les travaux et je crois qu’il va les reprendre avant la fin de ce mois », informe Moussa Faki Mahamat. « J’ai soumis un rapport et personne ne conteste aujourd’hui que les conditions qui ont été mises par le Cps ont été allègrement négligées, voire violées. C’est là la réalité », souligne le président de la commission de l’Ua. « De toutes les façons, la décision n’est pas encore prise. Il y un certain nombre d’États qui ont estimé qu’il faut suspendre le Tchad, d’autres ont estimé qu’il ne faut pas le faire. Pour qu’une décision soit prise dans un sens comme dans un autre, il faut recueillir les 2/3. Nous ne sommes pas arrivés à ça et la séance a été reportée pour reprendre. Quelle que soit la décision, nous allons la mettre en œuvre », informe-t-il.
S’agissant des manifestations du 20 octobre dernier, Moussa Faki Mahamat trouve extrêmement grave la répression des civils. « Expliquer aujourd’hui officiellement plus de 50 morts et 300 blessés pour une manifestation des civils me semble une utilisation abusive des armes. Le fait d’une manifestation dans les villes et qu’il y ait autant de victimes me semble quelque chose d’extrêmement grave », ajoute Moussa Faki Mahamat.
Nadjita Namlengar