Dans un rapport, la Commission de l’Union africaine (Cua) réitère ses décisions antérieures sur la situation politique au Tchad notamment le respect du délai de la transition de 18 mois et l’interdiction faite aux membres du Conseil militaire de transition de se porter candidats aux futures élections.
Apres que le dialogue national inclusif, dans ses résolutions, a donné quitus aux dirigeant de la transition de se porter candidats aux élections post transition, la Commission de l’Ua exprime « sa grande déception et son profond regret face au refus des autorités de transition de respecter la période de transition de 18 mois convenue, telle qu’annoncée par le Cmt lui-même ainsi que le refus des autorités actuelles de respecter l’interdiction faite aux membres du Cmt de se porter candidats aux élections clôturant la transition ». La commission recommande au Conseil paix et sécurité (Cps) de l’Ua de « rappeler que les mesures à prendre nécessairement le seraient à l’encontre des autorités de la transition pour le non-respect des engagements pris et de la décision du Cps du 14 Mai 2021, dans laquelle celui-ci a averti que les militaires seront tenus pleinement responsables du non-respect de leur engagement ».
Dans son rapport, la commission demande de « prendre acte du refus de considération des décisions du Cps et décider des mesures appropriées en conséquence pour imposer le respect des principes de l’organisation continentale et affirmer, haut et fort, l’opposition aux changements non constitutionnels de gouvernement telle qu’édictées par tous les instruments juridiques pertinents de l’Ua ». Et de « nommer un facilitateur de l’UA (un chef d’Etat en fonction) pour engager un processus conduisant à une solution politique consensuelle, en vue de protéger le pays centre la détérioration continue de la situation politique et sécuritaire et aider les parties prenantes à retrouver un chemin évitant le recours aux violences et l’instabilité du pays ».
La Commission recommande au Cps de « condamner fermement les meurtres, la torture, l’arrestation et les emprisonnements arbitraires de centaines de civils, lors des manifestations du 20 Octobre 2022, à Ndjamena, et dans les autres villes du pays. », et de « souligner l’urgence d’une enquête sérieuse et crédible pour établir la liste des responsables de tels crimes et les traduire en justice ».
La Commission invite par ailleurs, les citoyens tchadiens à s’abstenir totalement d’agir d’une manière qui pourrait faire allumer les feux de la haine, des violences et de la guerre civile. « Encourager les parties prenantes Tchadiennes, y compris les organisations de la société civile et des droits de l’homme, les confessions religieuses et les medias, à contribuer positivement à la réussite de la Transition et à s’abstenir de toute action ou discours susceptible d’inciter à la haine, a la discorde, à la violence sous toutes ses formes », recommande la Commission de l’Union africaine.
Nadjita Namlengar