L’archevêque de N’Djamena, monseigneur Edmond Djitangar Goetbe faisait partie des trois leaders religieux qui ont été reçus en audience ce mercredi 2 novembre 2022 par le Président de la transition. S’adressant au Président, le président de la Conférence épiscopale du Tchad se dit choqué par les évènements du 20 octobre dernier.
Comme l’évêque de Moundou, l’archevêque de N’Djamena, monseigneur Edmond Djitangar n’a pas marché ses mots. « J’ai été choqué par les nouvelles et les images insoutenables que je recevais du Pays. Une seule question tournait dans ma tête… « Pourquoi tant d’acharnement Sur une manifestation pacifique et une telle violence meurtrière sur les Manifestants à mains nues» ? », lance l’archevêque Edmond Djitangar qui se dit « révolté par les réponses données par le premier ministre justifiant la répression féroce des forces publiques, sans une parole de commisération pour les Nombreuses familles endeuillées ou en désarroi dans la recherche de leurs Membres portés disparus ».
Selon monseigneur Edmond Djitangar, le couvre-feu et la coupure sélective de l’internet frappant les quartiers dit « des opposants » étaient des moyens mis en œuvre pour continuer la traque des opposants (présumés commanditaires de la manifestation), les perquisitions des domiciles suivies des arrestations nocturnes et pour couvrir les exécutions extra-judiciaires et éviter des témoins gênants… « Mais je n’ai toujours pas compris jusqu’à ce jour les causes de cette folie meurtrière qui a poussé des citoyens tchadiens à faire subir à d’autres concitoyens des traitements inhumains et dégradants jusqu’à des exécutions sommaires et à la déportation des personnes dans les bagnes du nord… », relève-t-il.
Pour l’archevêque de N’Djamena, « comment expliquer que les parents soient empêchés de retirer les dépouilles mortelles des leurs victimes des répressions pour les ensevelir ?… Pourquoi cette Traque continuelle des citoyens dont le crime est d’être dans l’opposition ? Est-ce Un délit d’avoir le drapeau tchadien à la maison ? », s’interroge-t-il. « L’image du Tchad s’est trouvée ternie par la barbarie de cette répression et ceux des partenaires habituels qui commençaient à nous manifester un peu de sympathie pour les inondations se sont trouvés bloqués dans leur générosité », observe Edmond Djitangar.
Le président de la conférence épiscopale du Tchad trouve maladroite l’explication donnée par le « gouvernement pour justifier la conduite des forces publiques n’a convaincu personne ».
« Cette conduite ressemble à « la Solution finale » et confirme la volonté de « non-dialogue» démocratique déjà visible dans la gestion et le déroulement du « DNIS », complète-t-il.
Face à cette situation, monseigneur Edmond Djitangar propose quelques pistes de solutions. « Avoir le courage de mettre fin à la chasse à l’homme dont sont victimes quelques opposants, libérer ceux qui sont détenus et déportés suite aux manifestations du 20 octobre ». Mais aussi « relancer un dialogue direct avec les partis politiques et les associations de La société civile et constituer un gouvernement de technocrates et procéder à la mise en place des institutions pour la rédaction de la constitution et pour préparer les Consultations électorales ».
Nadjita Namlengar