Une partie de la digue de Walia Goré dans le 9ème arrondissement a cédé tôt ce matin. De nombreuses familles ont du fuir leurs domiciles. D’autres se battent pour sauver le peu de biens encore récupérable. Reportage
« Nous étions endormi lorsque les cris des voisins et les bruits de l’eau nous ont réveillés. Le temps de se lever, l’eau a atteint notre concession », témoigne une sinistrée qui a trouvé refuge chez son cousin de l’autre côté de la digue, non loin du Complexe Scolaire Gabriel Lisette de Walia. Au bord de la grande voie, des tapis, lits, moquettes et bien d’autres objets récupérés de justesse jonchent le sol.
Entretemps, des jeunes tentent de construire des diguettes autour des habitations. « Nous allons extraire l’eau des chambres avec la motopompe », informe un jeune volontaire.
De nombreux sinistrés dénoncent le laxisme des autorités communales. « Nous avons demandé de l’aide à mainte reprises aux autorités mais nous n’avons pas eu un retour favorable. On ne peut compter que sur nous-mêmes », ajoute Adam.
De son côté, le pasteur de l’Eglise Évangélique au Tchad (Eet) 29 nous informe avoir alerté le chef de carré et le délégué du risque il y a belle lurette. « Il y a eu un trou sous cette digue qui a cédé cette nuit » précise le Pasteur dont l’église est complètement engloutie sous l’eau.
L’homme de Dieu témoigne avoir lancé l’alerte il y a quelques mois déjà. « En juin dernier, l’un des anciens de l’église et moi-même étions partis voir le chef de carré pour l’alerter du risque à cet endroit. Nous avons passé des communiqués pour demander le soutien des fidèles mais il n’y a pas eu en retour, des réaction de la part du chef », ajoute Katamou Gabriel.
« Nous sommes allés voir le délégué Moussa qui a saisi les autorités communales. Celles ci ont donné quelques sacs. Nous avons pu fermer le trou mais avec l’augmentation du niveau d’eau, le trou a cédé aux alentours de 4 heures du matin », nous informe Aguidi, un habitant qui tente désespérément de sauver sa maison.