A travers une conférence de presse faite par vidéo conférence ce 19 septembre 2022, le groupe de la banque mondiale pour les pays du G5 Sahel a présentée son rapport national sur le climat et le développement des pays du G5 Sahel (CCdr du G5 Sahel) qui couvre le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Élaboré pour aider les pays du G5 Sahel à identifier, hiérarchiser et réaliser les avantages du développement durable et de l’adaptation réussie au changement climatique, le rapport sur le climat et le développement des pays du G5 sahel présenté par le groupe de la banque mondiale est axé sur trois messages principaux qui sont les opportunités de développement résilient au changement climatique, une croissance rapide, résiliente et inclusive et les coûts de l’inaction qui sont bien plus élevés que ceux de l’action. « Le changement climatique renforce les cycles de pauvreté, de fragilité, de vulnérabilité dans le sahel et affecte sévèrement les populations et remet en cause les gains de développement durement acquis. Avec une population qui devrait doubler au cours des 20 prochaines années pour atteindre 160 millions de personnes, les pays du Sahel doivent accélérer leur croissance et prioriser l’adaptation climatique s’ils veulent concrétiser le dividende démographique et mettre la région sur la voie d’une croissance durable et inclusive» , informe le vice président de la banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale Ousmane Diagana.
Selon le rapport, la crise de la sécurité alimentaire au sahel devrait encore s’aggraver en 2022 car des millions de personnes à travers la sous-région sont exposées au risque d’insécurité alimentaire, du fait d’une production agricole décevante liée aux chocs climatiques, à la montée de l’insécurité, et à des prix alimentaires élevés. « Le taux de pauvreté des pays du G5 Sahel devraient augmenter pour atteindre 27 % d’ici 2050, cela signifie que jusqu’à 13,5 millions de personnes supplémentaires basculeront dans la pauvreté du fait des chocs liés au changement climatique, si des mesures urgentes en matière d’adaptation ne sont pas mises en place. L’accroissement du taux de pauvreté augmente au cours de la période de projection et varie selon les pays. Les inégalités devraient s’accroître et le changement climatique aura un effet spatial hétérogène dans le Sahel, ayant des impacts plus importants sur la pauvreté dans les zones rurales, y compris sur certaines des communautés frontalières les plus vulnérables au Tchad, au Niger et au Mali. Ces pays figures aussi parmi les sept pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde », informe Ousmane Diagana.
Pour atténuer l’impact de cette crise et aider le secteur agricole à développer sa résilience climatique à moyen terme, le groupe de la banque mondiale pour les pays du G5 Sahel, estime qu’il convient d’étendre les programmes de protection sociale et les initiatives en faveur des paysages agricoles pour adopter de meilleures pratiques de gestion des ressources et accroître l’usage des technologies adaptives. « Il existe de réelles opportunités pour développer un Sahel plus résilient. Ce rapport fournit une feuille de route pour aider les pays à accélérer les réformes et les investissements afin de diversifier leurs économies et les rendre plus résilientes et plus inclusives. Il propose des démarches pour les reverdir en restaurant les terres dégradées et stimulant les opportunités économiques pour les communautés, par le biais de programmes tel que l’initiative de la Grande muraille verte », explique Clara De Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad.
Le rapport propose d’autres recommandations de politiques pour étendre les acquis en matière de développement et d’adaptation dans cinq secteurs spécifiques qui sont entre autres les institutions, le financement climatique et l’atténuation des risques, l’énergie, la gestion des paysages et les villes. « Le coût des mesures d’atténuation des risques climatiques par des investissements dans les cinq secteurs est estimé à 71 milliards de dollars entre 2023 et 2030 », renseigne le vice président de la banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Kedaï Edith