L’une des recommandations de la commission thématique numéro 1, “Paix, cohésion sociale et réconciliation nationale”, est le rapatriement de la dépouille de l’ex président tchadien Hissein Habré, mort et enterré à Dakar au Sénégal l’année dernière.
Dans la plénière, les avis sont partagés. Certains participants soutiennent le rapatriement « sans condition » du corps de l’ex dictateur tchadien. D’autres ne sont pas contre cette idée de rapatrier la dépouille de Hissein Habré mais, demandent à ce que la justice soit entièrement rendue aux victimes. « Au moment où on réclame cela, il y a les victimes qui sont là chaque matin devant la Fm Liberté avec des casseroles en train de revendiquer leur indemnisation. Ils ne sont jamais entendus », déplore le président du parti Un nouveau jour Dr Nasra Djimasngar.
Les victimes elles-mêmes, ne s’opposent pas à ce vœu de certains participants au dialogue. « Moi j’accuse le gouvernement. Si le gouvernement tchadien avait, 7 ans en arrière, indemnisé les victimes, on n’aurait pas se pencher pendant ces assises là », estime Clément Abaifouta, président de l’association des victimes de crimes et répressions d’Hissein Habré, présent au Dnis. Pour Clément Abaifouta, c’est le premier ministre qui refuse de mettre sur pied une commission pour étudier le mécanisme.
« Il va falloir qu’on respecte la mémoire des victimes. Nous, Nous ne sommes pas contre le rapatriement de Hissein Habré, mais est-ce que la question de droit est déjà liquidée ? Il va falloir qu’on indemnise les victimes, il va falloir que la décision de la justice s’applique », explique Clément Abaifouta. Selon lui, si les victimes sont indemnisées, elles se joindre à tout le monde pour rapatrier Hissein Habré.
« Comment peut-on privilégier le cadavre de quelqu’un qui a fait très mal ici au Tchad par rapport à la vie des victimes, ce n’est de normal », s’exclame le président des victimes de Hissein Habré, Clément Abaifouta.
Nadjita Namlengar