Le président de l’ordre des avocats du Tchad, le bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro dénonce les violations des droits de l’homme et appelle les autorités de la transition à faire cesser immédiatement ces violations flagrantes des droits de l’homme.
Réuni en urgence ce dimanche, le barreau du Tchad exprime sa vive préoccupation face « aux dérives inquiétantes dans l’Etat de droit ». « Depuis quelques jours, l’on assiste à une vague d’arrestations de centaines de personnes, des séquestrations, d’actes de violence et une utilisation tous azimuts de gaz lacrymogène, hypothéquant ainsi les droits et libertés fondamentaux des citoyens », précise le bâtonnier qui constate avec « effroi la forte présence des forces de défense et de sécurité toutes catégories confondues autour du siège du parti les Transformateurs, l’assiégeant ainsi, et des actes qui sont posés y compris dans les alentours et les quartiers environnants ».
Le Barreau note « la séquestration, l’arrestation et la détention de centaines de personnes. « Les actes de violence à l’égard des personnes y compris les journalistes, les menaces et propos irrespectueux à l’égard des citoyens y compris les hommes des médias, les parades des véhicules des forces de défense et de sécurité se lançant dans les course-poursuites à l’égard des citoyens, l’asphyxie des populations par l’utilisation des gaz lacrymogène avec l’impact négatif sur la santé, la violation de la liberté d’aller et de venir qui hypothèque la jouissance des autres droits et libertés notamment le droit c’aller se soigner, le droit d’aller se procurer une alimentation, le droit au bien-être, pour ne citer que ceux-là, lesquels peuvent remettre en cause dangereusement le droit à la vie », ajoute-t-il.
Le président de l’ordre des avocats dénonce aussi la violation de la liberté de réunion et de manifestation et des infractions graves. « Nous interpelons les autorités afin de faire cesser immédiatement ces violations flagrantes des droits de l’Homme qui n’honorent pas le Tchad et ne sont pas de nature à contribuer à la recherche de la paix et à l’Etat de droit », complète-t-il.
Aux partenaires au pays, le Barreau demande que leurs actions contribuent à faire cesser immédiatement ces violations flagrantes des droits fondamentaux. « Tout en archivant les différents cas de violation des droits de l’homme et mettant à contribution ses partenaires internationaux notamment, le Barreau du Tchad s’interroge sur la fiabilité du dialogue en cours dans un tel climat », lance le bâtonnier qui assure que a position du Barreau n’a pas changé quant au retrait de sa participation au dialogue.
Stanyslas Asnan