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Des auteurs des crimes et leurs complices, bientôt devant les juridictions compétentes

Des auteurs des crimes et leurs complices, bientôt devant les juridictions compétentes 1

Six associations des droits de l’homme et des anonymes forment une « Coalition contre l’impunité » et entendent traquer et poursuivre des responsables de toutes les formes de crimes devant les juridictions nationales et internationales compétentes. Des démarches sont déjà entreprises pour attendre ces objectifs.

Du constat de ces associations de défense des droits de l’homme réunies au sein de la « coalition contre l’impunité », « de terribles exactions et violations systématiques des droits de l’homme continuent de se perpétrer depuis le coup d’Etat du 20 avril 2021 » sous le regard complice et approbateur de la junte militaire.

La coalition contre l’impunité dénonce l’impunité entretenue par la junte au pouvoir notamment les violations des droits humains, les crimes et trafics de toutes sortes, « incluant le pillage des ressources, les détournements des biens publics et le blanchiment des avoirs » dont, précise a présidente Me Jacqueline Moudeina, « les auteurs sont connus ».

« Depuis le 20 avril 2021 cela fait 15 mois, que les actions de la junte au pouvoir témoignent d’une conservation du pouvoir avec le seul et unique but de perpétuer l’impunité des crimes graves commis par le passé et de protéger les auteurs et complices des nouveaux crimes sous cette transition », informe Me Jacqueline Moudeina.

La présidente de la « Coalition contre l’impunité » cite « la sanglante répression de la manifestation pacifique des forces vives ayant occasionné une dizaine de morts et de centaines de blessés du 27avril 2021, les massacres des populations civiles non-armées du 24 et 25 janvier 2022 à Abéché, les odieux massacres des populations de Sandana du 09 février 2022, les lâches et barbares massacres du 15 mai 2022 à Danamadji et les tueries en masse du 24 et 25 mai à Kouri Bougoudi » ainsi que « les crimes économiques de la Société des Hydrocarbure du Tchad (Sht) qui se chiffrent à des centaines de milliards, sans compter les cas isolés enregistrés au quotidien ».

D’après la coalition, l’ensemble de ces crimes sont documentés et feront l’objet des enquêtes internationales par les organisations internationales de défenses des droits humains afin que « les auteurs et complices soient traqués, et traduits devant les juridictions compétentes ».

La présidente de la coalition contre l’impunité promet que les auteurs et complices des crimes ne peuvent plus continuer à dormir paisiblement à l’ère du numérique. « L’expansion et l’usage de la technologie numérique offre une grande opportunité à la promotion des droits de l’homme, même si en même temps, elle crée un risque de facilité de ces violations. L’approbation, la validation et la légalisation des preuves numériques vont contribuer efficacement à mettre la lumière sur les violations des droits de l’homme et aussi, permettre de localiser et de punir leurs auteurs et complices », ajoute-t-elle.

Cette coalition constituée de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme ATtpdh, l’Association des Femmes pour le Développement et la Culture de la Paix au Tchad (Afdcpt ), l’Association jeunesse anti-clivage (Ajac), l’Organisation tchadienne anticorruption et Droit de l’homme sans frontière se dit engagée à empêcher l’impunité et les actes insoutenables de la junte. « L’impunité est la cause principale des violations des droits de l’homme, partant le plus grand mal de notre pays. Depuis plus de trente ans, l’impunité a été érigée en règle. Nous sommes plus que trop habitués aux poursuites rocambolesques de personnes accusées de détournements de denier public, qu’on met en prison pour quelques jours ou mois, et qui sont plus tard promus a des hautes fonctions », complète Me Jacqueline Moudeina qui révèle que la plupart des hauts fonctionnaires qui dirigent nos institutions ont soit séjourné en prison, soit été impliqués dans la commission d’infractions graves. Pour que le dialogue qui se pointe à l’horizon soit inclusif et sincère, il ne doit réunir que les personnes sincères et non ceux qui « sont soupçonnés d’avoir commis des infractions graves ou poursuivis par la justice ».

« Ce dialogue doit être celui des Tchadiens qui n’ont rien à se reprocher. Aujourd’hui, seule la lutte contre l’impunité peut libérer le peuple Tchadien », assure Me Jacqueline Moudeina qui appelle l’ensemble des citoyens à apporter leur contribution a notre lutte. « Je vous demande tout simplement de filmer et filmer encore, d’enregistrer sur vos téléphones tout et tout. C’est seulement par ce canal que nous pouvons nous libérer », lance-t-elle.

Des multiples démarches, notamment des enquêtes pour lui permettre de saisir incessamment des juridictions compétentes sont déjà entreprises.

Stanyslas Asnan