Edito

Changer de logiciel

Changer de logiciel 1

La pratique politique de ces trois dernières décennies a été marquée par une corruption devenue endémique à telle enseigne que l’homme politique n’est pas un exemple de vertu. Cette lecture à l’envers de Machiavel et Sartre a fini par saper les bons fondements dont une nation doit se doter : la bonne éducation et le goût de l’effort.

Patiemment et méthodiquement, le système Déby qui a plus de 30 ans a sapé les bases de l’éducation nationale au point où, l’excellence et le mérite ne sont pas célébrés et du coup, n’intéressent plus la jeune génération qui a fini par se contenter de « l’essentiel ». A l’école, les objectifs ne sont plus les meilleures performances mais juste la moyenne pour passer en classe supérieure. Résultat : des cadres de niveau tellement moyen qu’à court terme, le pays aura du mal à être compétitif.

Tout ceci, par la faute d’un système politique qui a choisi d’enterrer le mérite au profit du clanisme ou du clientélisme politique. Pour avoir voix au chapitre, il faut être de la bonne famille, du bon camp. L’exemple a fini par déteindre sur toute la société. L’effort n’est plus nécessaire pour parvenir à ses fins, surtout quand on sait que d’autre n’ont même pas besoin de traverser la rue pour accéder à volonté et impunément à la fortune publique. Aujourd’hui, la figure de réussite est le voleur, celui qui a su à son tour s’accaparer indument du bien de la communauté. Que ce soit dans l’administration publique, le secteur privé, au sein des associations voire, et c’est le comble, dans des organisations religieuses subtiliser la morale publique a foutu le camp.
Telle est l’état de la nation à la veille de l’ouverture du dialogue national inclusif et le chef de l’État comme son défunt père à la fin de son règne, en est réduit à implorer le ciel pour que cessent les mauvaises pratiques, surtout le vol.

Le fondement d’une nation reste la justice. Et si l’on veut refonder le Tchad nouveau, il faut nécessairement engager la bataille de la justice sociale et de l’équité de tous devant la loi. Le Pcmt qui a bien commencé en permettant que son plus proche collaborateur soit arrêté pour détournement des deniers publiques doit aller jusqu’au bout en le laissant comparaitre devant la justice. C’est lui qui doit donner de la restauration de la justice qui reste le seul fondement solide pour une nation. La veuve et l’orphelin, les humbles doivent aussi se sentir citoyens à part entière dans un pays de justice. Et pour cela, il faut changer de logiciel.

La Rédaction