Communément appelé trou de ‘’Deby’’, la tranchée autour de la ville de N’Djamena inquiète. En cette période de pluies, les riverains craignent le risque de noyade et d’écroulement de leurs maisons.
Avec une profondeur de 4 mètres, le trou de ‘‘Deby’’ est devenu un réel danger pour ceux qui habitent tout autour. A peine deux grosses pluies, ce gigantesque creux se remplit petit à petit. Des maisons sont menacées d’écroulement et les habitants éprouvent des difficultés pour se rendre en ville et le risque de noyade est grand. A Ambatta dans le 7ème arrondissement, des familles vivent dans l’inquiétude. « Nous avons un sérieux problème en ce moment de pluies. Il y a l’eau et avec les enfants nous ne pouvons pas bouger de peur que nos enfants se jettent dans l’eau et se noient », fait savoir Abakar Adam.
Certains riverains essaient tout de même avec les moyens de bord pour se mettre à l’abri. « J’ai tenté avec ce que je peux pour bloquer l’eau, mais ce n’est pas évident. Ce trou mérite d’être refermé », souhaite Tarita Mata.
Abakar Moussa utilise tous les moyens pour stopper l’avancé de l’eau. Des sacs de ciments, pleins de sable sont posés autour de sa maison pour des préventions. « Je pense que ceux qui ont creusé n’ont pas pensé à nous. Si cela persiste, je n’ai pas d’autres options que de vider la maison ». Juste à côté, Collette, mère de trois enfants, vient à peine de s’installer au quartier. Elle s’inquiète par le fait que le niveau de l’eau dans ce trou est monté d’un cran. « Si c’était l’eau simple nous n’aurons rien à craindre. De l’eau dans un trou qui est à quatre (4) mètres de profondeur, le risque grand pour nos enfants ».
En plus de ces quelques risques, les riverains craignent l’écroulement de leurs habitations. « Quand il pleut il y a l’effondrement du trou à chaque fois. On risque de se retrouver sous l’eau un jour », ajoute Djendangdé Felix. « Ceux qui ont fait ce trou veulent la mort des habitants de ce quartier. Je pense que Dieu est grand », se console ce père de cinq enfants.
Les passages forcés par les habitants sont devenus un autre problème. Le trou de Deby Fils inquiète plus que celui réalisé en 2008 par Deby père. « Après le creux de 2008, nous avons cru qu’il n’aura peut-être pas un autre trou. C’est pourquoi nous avons construit. Non seulement le risque de noyade, nous courons le risque d’écroulement de nos habitations », se lamente Mbairamadji Seraphin.
Nguelsou Balgamma
