Ce jeudi, amis, collègues et autres connaissances réunis autour des parents et paroissiens ont rendu un dernier hommage à Belem Blaise Tompté, bédéaste assassiné dans la nuit de vendredi à samedi.
C’est une vive émotion et indignation que de nombreux N’Djamenois, sortis en nombre au domicile familiale à Boutalbagar puis à la Paroisse Saintes Félicité et Perpétue d’Atrone 2 ont rendu un dernier adieu à celui que ses amis appellent affectueusement « père » de Boobo et Noupi, des bandes dessinées pour enfants. Difficile pour quiconque présent dans les lieux de contenir ses larmes devant le corps de bédéaste. L’orateur dans son message tiré du livre de la sagesse chapitre 3 verset 1 à 12 a axé son message sur deux points : « la situation du juste et du criminels devant le Seigneur ». « Seule la parole de Dieu fortifie. Chacun de nous ici présent a déjà connu la douleur de la mort mais seule la parole nous console », a-t-il lancé.
Les collaborateurs du défunt se rappelle d’un bon collaborateur, d’un confident et un artiste pétri de talents et plein de projets. « c’est très tôt, mile fois très tôt. Le mal, le crime qui t’on frappé sont entrés en nous. Blaise, tu n’es pas seulement le père de Harry et de Mike, pas seulement papa de Bodo et Noupi, mais aussi le père de tous les enfants du Tchad qui ont rencontré tes livres ,tes images ,tes affiches », témoigne la sœur Marie Hélène. Belem Blaise Tompté venait, d’après eux de terminer un manuel de plus de 300 mots intitulé ‘’Mon imagier du Tchad’’ en français et en arabe. inauguré le jour même de sa mort. Il laisse un grand vide dans le cœur de ses collaborateurs. « Blaise, tu n’es pas seulement le père de Harry et de Mike, pas seulement papa de Bobo et Noupi, mais aussi père de tous les enfants du Tchad qui, ici ou ailleurs, ont rencontré tes livres, tes images, tes affiches. Notre peine à tous est immense, nous la portons ensemble, unie à la croix de notre Seigneur, dans la foi que jésus, qui était avec toi dans ta mort, va y faire son œuvre de résurrection. Blaise, Bobo et Noupi, tes productions, tes images sont là, sur les murs de N’Djaména, dans les bibliothèques, les foyers et les écoles. Ils vont continuer à produire leurs fruits dans le cœur des enfants, dans les nôtres. Au-delà de tout, nous voulons de dire merci, merci pour tes nuits de travail, merci pour ce coup de crayon que Dieu t’a donné mais que tu as su exploiter, merci pour ta gentillesse, inaltérable. Que Dieu t’ouvre toutes ses portes, et qu’il nous console, comme seul Lui sait le faire », ajoute-t-elle.
Pour l’association des anciens élèves du Lycée collège Saint Etienne, Blaise était un artiste talentueux. « Ton talent d’artiste s’étend au grand jour, ce qui t’a permis d’obtenir le prix du Logo Sacré cœur. Grace a toi, nous étions les premiers terminalistes à porter le logo du Sacré-Cœur. C’était vraiment magnifique et un grand honneur à notre promotion », se souvient Dorsouma Sam Azina, président de l’association des anciens élèves du Lycée collège Saint Etienne.
Apprécié de toute la famille, Blaise a été selon son entourage un enfant super intelligent depuis son bas âge. « Tu as toujours aimé dessiner avant l’âge scolaire. Nous, ta famille savons déjà ce que tu allais devenir », se rappelle sa grande sœur Lina. Belem Tompté Blaise laisse derrière lui une veuve et deux garçons dont le dernier a à peine 4 mois. Il repose désormais au cimetière de Toukra.
Ndjondang Madeleine