A quelques jours de la fête de la tabaski, grand moment de sacrifice qui marque la fin du Hadj et la commémoration de la volonté d’Abraham de sacrifier son fils, les fidèles musulmans ont du mal à se procurer les moutons dû à leur flambée de prix dans les marchés.
Dans l’espace marchand près du « Bouta » d’Amtoukoui dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena, les moutons de différents tailles et poids attendent les preneurs. Abbas, revendeurs de moutons depuis une dizaine d’années nous raconte la timidité et les difficultés du marché. « Les moutons cette année ne sont pas venus comme avant et de plus, il n’y a pas le marché et les clients se font rare. C’est vrai que les prix ont augmenté mais, nous n’avons pas le choix, nous aussi nous subissons la hausse du prix avec nos fournisseurs. Les acheteurs ne nous comprennent pas et veulent acheter à bas prix et cela ne nous arrange pas », se plaint-il.
Accessible, mais difficile à écouler sur le marché du fait de la hausse de son prix et la mauvaise foi de certains revendeurs. Le bétail se vend entre 20 000 f et 150 000f. « Les plus gros coûtent entre 100 et 150 000f, les moyens 45 à 50 000f et les petits 20 à 30 000f » explique un commerçant.
Au marché à bétail du quartier Diguel, certains détaillants n’ont pas les mêmes difficultés comme Abbas pour vendre leur marchandise. C’est le cas de Abderahim qui dit s’en sortir bien avec les ventes et espère faire de bonnes affaires durant cette période. « Depuis une semaine les clients viennent. Certes, ils boudent sur les prix mais ils achètent. La journée d’hier j’ai vendu une grande quantité », se réjouit-t-il.
Pour un acheteur, les vendeurs de bétail exagèrent sur les prix comme d’habitude. « Les fêtes ont toujours été une occasion pour eux d’augmenter les prix. Cette fois-ci ils justifient cette flambée par la crise en Ukraine. Les moutons qui coûtaient avant 30 000 oscillent maintenant entre 45 000 et 50 000f et ceux de 50 000 ont augmenté à 70 000f. A ce rythme-là, la fête de la tabaski pour certaines familles musulmanes risque de se passer sans mouton » déplore -t-il.
Kedaï Edith