Invité par le Centre d’études pour le développement et la promotion de l’extrémisme (Cedpe) à la table-ronde sur la prévention des conflits intercommunautaires et la promotion du dialogue, Pr Avocksouma Djona enseignant-chercheur et président du parti les Démocrates accuse les autorités d’être responsables des conflits au Tchad.
Tamita Djidingar, le représentant des chefs traditionnels, Ahmadaye Bakhit, président du conseil économique et culturels, Emmanuel Nadingar, ancien premier ministre Ibrahim Moussa Youssouf, vice-président du Cedpe et Kébir Mahamat Abdoulaye, économiste étaient entre autres les panelistes ce lundi 27 juin 2022 au cefod à la table-ronde sur la prévention des conflits intercommunautaires et la promotion du dialogue.
Plantant le décor, le vice-président du Cedpe annonce que l’objectif de cette table ronde est de « proposer des solutions adéquates pour limiter sinon stopper les conflits ».
Mais face à l’auditoire composé d’étudiants et de chercheurs, c’est l’intervention du Pr Avocksouma qui a fait le plus réagir. Après avoir dressé la liste macabre des conflits sanglants survenus au Tchad depuis 2019, il a clairement situé la responsabilité des hommes politiques car pour lui, avant l’arrivée du colon, le Tchad a toujours été peuplé d’agriculteurs et d’éléveurs. Pour lui, « les véritables acteurs ce sont ceux qui nous gouvernent car ce sont eux qui arment les uns contre les autres ».
Le président des Démocrates estime qu’ « il faut interpeller ces auteurs. A chaque fois qu’il y a un conflit, le système en place connait les auteurs. Il envoie des délégations négocier et payer la dia. Mais la dia ne peut rendre aux parents la victime. Je n’ai jamais vu un acteur jugé et jeté en prison ».
Avec le Cmt, fustige-t-il, « la situation persiste alors qu’en 14 mois, le Pcmt a effectué 18 voyages à l’étranger ».
Interpellé sur la pléthore des chefferies traditionnelles, Tamita Djidingar s’est lavé les mains en disant :« il y a 770 chefs de cantons, 15 sultans au Tchad. Quant à la nomination, elle n’est pas de notre ressort. Même nous chefs traditionnels dénonçons ces nominations. Certains chefs sont nommés sans ressort territorial. Il faut posez la question à l’administration territorial qui nomme les chefs » à t-il avancé.
Intervenant par vision conférence depuis Paris, Docteur Ahmat Yacoub Dobio, président du Cedpe a quant à lui laissé entendre qu’ « avec la boucherie de Kouri Bougoudi, la ligne rouge a été franchie. Il faut frapper d’une main forte les auteurs des crimes et leurs complices ».
Abgué Boukar Christophe