Au cours d’un point de presse ce samedi, les laïcs Chrétiens des différentes organisations catholiques ont dénoncé l’opacité dans la gouvernance du pays et appellent à un changement profond au risque de boycotter le dialogue national inclusif.
Ce sont organisations des fidèles catholiques du Tchad qui ont donné le ton. L’Union des cadres chrétiens catholiques du Tchad, l’Union des femmes catholique du Tchad et le Réseau des anciens Jécistes d’Afrique au Tchad ont de commune voix rappelé les principes et valeurs que tout chrétien se doit de garder à l’esprit comme une boussole. Ces valeurs, rappelle le président du Réseau des anciens Jécistes d’Afrique au Tchad Gueroumbaye Ngomibé Marius, sont entre autres « le bien commun, la justice, la dignité de la personne humaine, le parti pris pour les pauvres, le droit d’accès de tous aux biens de la terre, la solidarité, la subsidiarité, la vérité et la paix ».
Pour lui, le dialogue national inclusif en cours n’est pas guidé par ces valeurs et principes et ne peut, assure-t-il, être sincère et porter des fruits durables. « Le Tchad que nous, fidèles chrétiens catholiques, comme l’immense majorité des Tchadiens, voulons voir naître du dialogue national inclusif est un Tchad où règnent enfin la justice sociale pour tous, légalité de tous, la solidarité et la paix. Le dialogue national inclusif ne sera un succès que si tous les participants se laissent dans la préparation, les délibérations et les décisions par l’amour de la vérité et de la justice ainsi que le souci du bien commun », précise-t-il.
Le président du Réseau des anciens Jécistes d’Afrique au Tchad pointe du doigt accusateur les autorités sur les différentes atteintes à l’unité nationale notamment les actes récurrents d’exclusion, l’inégalité des citoyens et la méthode opaque dans la gestion des conflits interethniques. Tout cela, insiste-t-il, aura un impact certain sur le dialogue pour le devenir du pays.
« Il nous faut donc les regarder en face avec exigence et lucidité. La participation de l’église catholique à ce dialogue n’a de sens que si les conditions d’équité, dinclusivité et de transparence sont réunies avec la garantie que les résultats qui y seront obtenus seront à la hauteur des attentes et des aspirations du peuple tchadien », prévient Gueroumbaye Ngomibé Marius.
Le président du Réseau des anciens Jécistes d’Afrique au Tchad attire l’attention des organes de transition qui préparent ce dialogue sur « l’importance d’équité dans le choix des participants et dans la composition du présidium qui doit selon lui, inspirer « confiance, par l’indépendance et la neutralité politique de ses membres ».
« Nous apprécierons ,le moment venu avec nos pasteurs, les évêques, l’opportunité de participer ou non au dialogue national inclusif si les intérêts partisans et égoïstes venaient à prendre le pas sur l’intérêt supérieur du peuple. Les chrétiens qui participeront au dialogue national inclusif à divers titres seront face à leurs conscients et responsabilités : servir Dieu et le pays en son âme et conscience ou poursuivre ses intérêts égoïstes », a-t-il conclu.
Stanyslas Asnan