Dans le Kanem, de nombreux groupements ont bénéficié de l’appui de Action contre la Faim pour la culture maraîchère dans le cadre du projet Confluences. Du site de Sountra au site d’Alifari en passant par celui de Mao-moto, ces bénéficiaires demandent un appui supplémentaire.
Le soleil est au zénith ce mardi 13 avril 2022. Nous abordons à bord d’un pick-up l’ouest de Mao, chef-lieu de la province du Kanem sous la canicule en cette période de l’année. Au bout d’une trentaine de minutes de route, nous apercevons en plein bas-fonds, l’un des ouaddis de la ville. Un paysage verdoyant au milieu des dunes de sable. Nous sommes à Sountra, à 8 kilomètres de Mao. Sur le site, des tomates, oignons, gombos, légumes feuilles, blé, maïs, betterave, poussent sous les dattiers et quelques manguiers. Au milieu de ces plants, un dispositif d’irrigation solaire est installé par Action Contre la Faim (Acf) à travers son partenaire Sos Sahel dans le cadre du projet Confluences.
D’un côté du site, des femmes recouvertes de foulards font le sarclage alors que de l’autre, des hommes, bien enturbannés, taillent les feuilles des oignons. « Si la quantité d’eau est importante, ces oignons vont pourrir, raison pour laquelle, ils coupent ces feuilles pour accélérer l’évapotranspiration pour que la quantité d’eau au niveau des bulbes disparaisse avant de récolter et d’assurer une bonne conservation de longue période », informe Sylvestre Bureau, responsable Confluences.
D’une capacité de deux hectares, le site de Sountra est géré par deux groupements, pour au moins 33 bénéficiaires. Un appui important mais qui reste limité d’après les bénéficiaires. « Ce site nous est d’une très grande importance. Avec les revenus de la culture, nous inscrivons nos enfants à l’école et nous nous prenons en charge en cas de maladie. Nous aurons aimé faire plus de deux hectares vu le nombre des groupements mais nous sommes limités », précise Billa Abakar, présidente du groupement Hiloi Al Nassour.
Sur une superficie de 13 hectares, seulement 2 sont actuellement exploités. « Nous avons de peine à acheminer nos produits vers les marchés et pour cela, nous avons besoin d’appui dans ce domaine. Nous aimerons que le site soit élargi pour nous permettre de faire encore davantage. Aussi, nous avons besoins de crédits pour des activités génératrices de revenus », ajoute-t-elle.
A une dizaine de kilomètres de là, une vingtaine de femmes bien couvertes trient des dattes, arachides, sésame et autres aliments. C’est le site d’Alifari. Ici, les femmes seront formées aujourd’hui à transformer les produits alimentaires à base des dates, du sésame, des arachides et du pénicilline. « Nous trions des bonnes que nous allons bouillir. Ensuite nous allons filtrer avec des tissus propres. Nous y mettons un peu de gingembres et de la farine de pénicilline et faire filtrer encore au tissu propre avant de mettre dans les bouteilles propres », précise Aché Bougoudi Mallah, présidente de l’Association des femmes du Kanem pour la transformation, fabrication, et commercialisation des produits locaux. D’après elle, le jus des dattes permet de prévenir le paludisme.
Comme dans le premier site, elles demandent aussi bien à l’Etat qu’à ses partenaires des moyens pour étendre ces genres d’initiatives dans d’autres contrées du Kanem pour mettre fin à ce mal qu’est la malnutrition.
Dans le cadre du projet Confluences, au total neuf sites similaires sont construits dont 3 pour les partenaires de Action Contre la Faim (Acf) de la localité tels que Sos Sahel, Secadev et Ardek.
Stanyslas Asnan, envoyé spécial
