Arrivée au Tchad en juin 2021 dans un contexte marqué par le déficit céréalier, le représentant de la Fao au Tchad Serge Tissot donne dans cette interview réalisée en marge de la 14ème réunion de l’équipe multidisciplinaire du bureau sous-régional de la Fao, les projets inscrits dans le programme de la Fao-Tchad pour l’année 2022.
La Fao et ses partenaires ont organisé la 14ème réunion de l’équipe multidisciplinaire du Bureau Sous-régional pour l’Afrique Centrale. Dites-nous quelles sont les opportunités de développement de partenariats et de mobilisation des ressources explorer pour relever les défis d’habilitation des jeunes et des femmes d’Afrique centrale?
C’est une réunion importante de l’équipe de la sous-région. Tous les pays se sont réunis pour débattre de l’état d’avancement du programme de la Fao et prendre des résolutions pour l’année suivante. Le principal sujet abordé est axé sur le thème « Libérer le potentiel de la jeunesse et des femmes pour rendre les systèmes alimentaires plus efficients, inclusifs, résilients et durables en Afrique centrale ». Mais au-delà du thème, nous avons abordé plusieurs autres sujets en lien avec la sous-région.
Une journée entière a été consacrée à la question d’inclusion des jeunes et femmes dans les chaines de valeur agricole. Nous avons exploré les pistes pour l’amélioration de ces acteurs fondamentaux dans la valorisation des produits agricoles mais aussi dans le développement le secteur agricole. Je dois vous avouer que cette réunion a été très productive.
Nous avons ensuite discuté du cadre stratégique de la Fao, des synergies et des contributions des différents pays dans le plan de travail et de collaborations transfrontalières. L’occasion pour les participants de cette 14ème réunion d’évoquer la question de la mobilisation des fonds et de stratégies à adopter au niveau sous-régional.
Quels sont les principales résolutions adoptées ?
Les principales résolutions concernent les femmes et les jeunes, véritables forces de développement et qui constituent l’avenir des pays de la sous-région. L’une des résolutions et non des moindres qui a été abordée est le financement des projets des jeunes et des femmes. Nous voulons leur faciliter l’accès au financement. Et pour cela, la question a été débattue lors des échanges entre les différents acteurs de la sous-région.
Bien d’autres sujets ont été abordés notamment la question d’accès à la terre et de l’accompagnement. En termes clairs, nous avons ébauché des pistes pour appuyer les activités développées par les femmes et les jeunes. A cela, s’ajoute la question de la formation. Il s’agit de rendre les jeunes et les femmes attractifs sur le marché de l’emploi de travail. Nous n’avons pas perdu de vue la question liée à la mise en œuvre des coopérative et d’associations communautaires pour rendre leurs activités plus efficaces. Le dernier point discuté est la lutte contre les violences basées sur le genre. Et nous avons échanger sur mes projets pour leur permettre d’avoir un meilleur accès aux activités générales. Il faut qu’elles soient plus écoutées et que leurs voies soient prises en compte dans les activités économiques ou dans les décisions.
Comment faire pour mettre fin aux violences basées sur le genre ? Qu’est-ce qui a été concrètement proposé lors de la réunion ?
Il a été soulevé lors de cette réunion de problème de formation et de sensibilisation sur les ségrégations dont sont victimes des femmes. Elles ne sont pas beaucoup plus écoutées aussi. Ce problème doit être pris en compte dans son ensemble avec toutes les organisations des Nations-Unies. Nous avons de plus en plus des projets qui ciblent les jeunes et les femmes. La Fao a signé pour les deux derniers mois deux projets spécifiquement orientés pour les femmes et de jeunes. Dans ces projets, il y a un aspect important qui est la promotion et la valorisation de leurs activités.
Vous êtes arrivés au Tchad à un moment où le pays fait face aux déficits céréaliers. Quels sont selon vous les plans d’appui de la Fao au gouvernement ?
2022 est une année compliquée. Et les projections au niveau de l’insécurité alimentaire ne sont pas bonnes. On va vers plus de 1.700.000 personnes en insécurités alimentaires. Cela est dû aux mauvaises récoltes dans certaines zones en 2021 et des inondations dans d’autres. Au niveau de la Fao, nous avons proposé des réponses à plusieurs axes.
Nous avons une réponse d’urgence en matière de sécurité alimentaire. Nous allons aider à produire très rapidement des légumes avant la prochaine récolte céréalière et supporter la récolte des céréales.
Ensuite, nous avons un autre programme lié à la gouvernance pour aider le gouvernement dans la mise en application de la loi sylvio-pastorale et halieutique. Nous avons aussi des activités dans le domaine foncier et de la politique agricole. Ce sont des activités de support à la gouvernance mais nous avons aussi des projets Nexsus qui sont entre l’humanitaire et le développement et vont concerner les provinces du Kanem, du Bar El Ghazal et des deux Mayo-Kebbi.
Nous avons deux autres projets liés à la transhumance transfrontalière avec le Cameroun, la République Centrafricaine et le Tchad. Nous allons essayer de trouver de solutions pour atténuer un peu les conflits rencontrés par les éleveurs. Nous avons des projets spécifiques comme la prise en compte des maladies animales et des vaccinations.
Stanyslas Asnan