Face aux journalistes, le collectif d’avocats des victimes de Sandanan a révélé à l’opinion les informations recueillies lors de la descente sur le terrain, soulevé les zones d’ombre dans cette affaire et appelé à éviter toute manipulation.
Du retour de Sandanan, qui a été le théâtre des massacres le 9 février dernier et ayant coûté la vie à moins 13 Tchadiens, le collectif d’avocats de victimes a dénoncé la légèreté des autorités mais aussi le laxisme de la justice vis-à-vis de ces genres de situations qui sont monnaie courante un peu partout dans le pays. « Il faut rompre avec la chaine de mensonge et faire en sorte que force reste à la loi », clame Me Midaye Guérimbaye qui dénonce la façon de gérer ces cas. « Très souvent, quand il y a des conflits ou des affrontements intercommunautaires (…) on partage un peu d’argents aux victimes ou aux ayants droits et l’affaire est terminée. On ne sait pas qui a fait quoi », précise l’avocat qui révèle l’ultime objectif qui les a poussés, ses confrères et lui à se rendre dans ce village. « Nous avons estimé qu’il faut aller à Sandana et essayer de faire en sorte que la loi, la justice, le droit soit appliqué. De plus en plus au Tchad, on est en train de mettre entre parenthèse la loi pour appliquer peut-être des coutumes, des traditions ou des considérations approximatives », regrette-t-il.
Selon l’avocat ce qui s’est passé le 9 février dans le village de Sandanan n’est pas un conflit éleveur/agriculteur comme le prétendent certains. « C’est un groupe d’individus qui a décidé de venir massacrer les autres parce qu’ils sont simplement des agriculteurs. C’est là où on peut établir le comportement génocidaire, parce qu’on est allé à Sandanan pour tuer et tuer qui ? L’agriculteur. C’est un plan macabre qui n’est pas le faut du hasard, car l’auteur principal est connu des autorités », revèle Midaye Guérimbaye, pour qui ce massacre de Sandanan n’est ni plus ni moins qu’un génocide. « Garam et ses complices ont préparé et exécuté un plan macabre visant à régler les comptes des agriculteurs », complète-t-il.
Le collectif dénonce la gestion judicaire de cette affaire et appelle les autorités judicaires à assumer leur responsabilité pour la manifestation de la vérité.
Par ailleurs, les avocats des victimes des massacres de Sandanan appellent à éviter les « manipulations » de nature à « entraver la manifestation de la vérité.
Stanyslas Asnan