Journée mouvementée à N’Djamena
L’Unet/section de N’Djamena demande la libération sans condition des étudiants condamnés à un mois de prison ferme le 28 février dernier suite aux événements survenus au complexe universitaire de Toukra le 26 février dernier.
L’Union Nationale des Etudiants du Tchad, section de N’Djamena a tenu une assemblée générale le 1er mars 2017 dans les locaux de faculté d’Ardep-djoumal dans le 3e arrondissement dans une ambiance surchauffée. Chaque étudiant voulait s’exprimer. Avant que Gali Abdelaziz, secrétaire général de l’unet ne prenne la parole, la foule scande des cris « libération » et les coups de sifflets retentissent partout. Le secrétaire général de l’Unet se dit choqué que la justice tchadienne montre une fois de plus ses limites en condamnant plusieurs étudiants sans pour autant déterminer avec exactitude les auteurs de ce fait. « Tous ceux qui sont arrêtés, ont été retirés du bus, alors qu’ils secouraient leurs condisciples blessées. Tant que les étudiants incarcérés injustement ne sont pas relâchés, la grève doit se poursuivre », précise le SG.
Aussitôt après l’AG, s’en est suivi une vague de contestation des étudiants qui brulaient les pneus devant le lycée de Walia dans le 9e arrondissement en guise de soutien à leurs camarades incarcérés. Arrivée sur le lieu, les forces de l’ordre sont passées de salle en salle pour intimider les élèves et ont procédé à des arrestations. Difficile de donner le bilan à l’heure actuelle mais il y a eu plusieurs blessés et des arrestations.
Le Porte-parole du Mouvement Citoyen Iyina (MCI) Nadjo Kaina a animé une conférence de presse à la bourse de travail pour dénoncer le jugement rendu par le Tribunal de N’Djamena. Selon Nadjo Kaina, le MCI condamne cette parodie de justice et demande la libération pure et simple des soixante neuf étudiants détenus injustement. Face à l’éveil de la conscience de la jeunesse qui se met en ordre de bataille pour lutter au péril de la vie, l’exemple est donné à toute la jeunesse par les étudiants de Toukra. « Par la même occasion, nous demandons à tous les étudiants tchadiens sur l’ensemble du territoire de se lever comme un seul homme et dire non à cette injustice. Face à un régime aux abois, incapable de faire le franc jeu de la démocratie, la seule alternative c’est de s’organiser et manifester pacifiquement », tonne le porte-parole.
Stanyslas Asnan et Mbairam Koularambaye