Le ministre de la santé publique et de la solidarité nationale Abdoulaye Sabre Fadoul et la directrice du Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) Ahunna Eziakonwa pour l’Afrique ont signé ce lundi la nouvelle subvention paludisme. La signature marque le lancement officiel de la nouvelle convention du paludisme Nfm3 au Tchad.
C’est une enveloppe de 59,5 millions d’euros, soit 39 milliards de francs Cfa qui sera allouée à travers cette convention pour la lutte contre le paludisme. Fruit d’un consensus national, ce financement doit, rappelle la Sous-secrétaire régionale du Pnud pour l’Afrique, à plusieurs titres, être considéré comme une opportunité. « En tant que bénéficiaire principal des subventions paludisme du fonds mondial depuis plusieurs années, nous pensons qu’il y a beaucoup de leçons apprises qui doivent être partagées pour permettre à l’Ugp d’assurer avec succès la gestion des fonds paludisme et plus généralement les rôles pour lesquels elle a été mise en place par le ministère de la santé publique et de la solidarité nationale » , ajoute-t-elle.
Pour atteindre les objectifs assignés, cette subvention sera gérée conjointement par le ministère de la santé et le Pnud à travers l’Unité de gestion de projet (Ugp) et le Programme d’appui à la lutte antipaludique au Tchad (Palat) pour permettre un transfert plus efficace des capacités du Pnud vers les entités nationales à travers un plan de renforcement qui devrait être élaborée de manière consensuelle. « Cette cogestion doit ouvrir une nouvelle ère de renforcement de la collaboration entre nos deux institutions pour qu’au-delà des ressources mobilisées auprès du fonds mondial, l’appui du Pnud contribue davantage à soutenir la politique sanitaire du gouvernement. Au-delà de la lutte contre le paludisme, le Pnud contribuera à étendre son appui au renforcement du système de santé en vue de l’atteinte des Odd no3 », assure-t-elle. Elle promet, outre la dotation de 150 centres de santé en énergie solaire, le déploiement de la télémédecine dans les provinces du Lac et de la Tandjilé pour permettre l’accession des populations à des soins de qualité.
D’après le ministre de la santé publique et de la solidarité nationale, la prévalence du paludisme au sein de la population atteint un taux de 40,9% au Tchad et les premières victimes sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. « Face à un ennemi doté d’un telle puissance à l’évidence, le Tchad, ne peut y faire face avec ses seuls moyens. C’est donc avec soulagement et satisfaction que nous accueillons ce nouveau financement qui contribuera sans nul doute à l’atteinte d’objectifs du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) 2019-2023, lequel plan vise à réduire de 75% la morbidité et la mortalité imputables au paludisme particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans et des femmes enceinte », informe-t-il. Abdoulaye Sabre Fadoul assure que qu’une partie de cette subvention servira au financement de la prochaine campagne de distribution des moustiquaires imprégnées dans plusieurs provinces du pays.
Par ailleurs, les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans, les réfugiés et les déplacés internes bénéficieront d’un accès au traitement préventif contre le paludisme. Aussi, ce financement permettra selon le ministre de garantir la prise en charge des cas de paludisme, selon la stratégie recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui consiste à tester, à traiter et à tracer tant au niveau des structure sanitaire que communautaire.
Stanyslas Asnan