La vague d’indignation va retomber après le limogeage du conseiller Hissein Massar Hissein, coupable d’avoir défié la ministre de l’enseignement supérieur, Lydie Béassoumda qui a annulé le recrutement des étudiants en année de médecine à l’Université Roi Fayçal. D’ici quelques jours, on passera à autre chose comme si, ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Massar», n’était qu’un épiphénomène.
C’est la gravissime erreur que l’on commet souvent en pareilles circonstances. Et les auteurs de telles actes n’ont qu’à se faire oublier le temps de laisser passer l’émotion. Il a fallu le dernier incident pour que l’opinion se souvienne que cet individu, passé maitre dans la récidive a continué à avoir une carrière politique avec la bénédiction des plus hautes autorités. Sinon, comment comprendre que cet individu qui a osé nommer par arrêté des directeurs du ministère de la santé, qui a tripatouillé la liste des boursiers pour des études à Cuba et qui, au dire des enseignants du supérieur revendique un titre académique qu’il n’a pas, a pu bénéficier d’autant de promotion ? Le viatique politique de Massar, c’est l’Arabe, assimilé sous nos cieux à la facilité. Il en a usé et abusé au point où, remettre en cause la nomination d’un arabophone ou s’interroger sur ses compétences est assimilé à de la discrimination.
Idriss Déby Itno qui avait besoin de l’électorat arabophone a laissé faire. Il y a même ajouté sa touche en ajoutant «la promotion du bilinguisme » au titre d’un ministère. En vérité, le service de promotion du bilinguisme au sein dudit ministère n’est rien d’autre qu’un service de traduction des actes officiels et discours.
L’arabe, langue officielle, inscrite dans la constitution depuis plus de quarante ans n’a été qu’un argument politique pour abrutir d’avantage des compatriotes que cette langue de sciences et de savoirs aurait pourtant très bien formés. Le faible taux de parfaits arabophones au sein de la communauté nationale n’est rien d’autre que l’aveu de l’échec dans la promotion de cette langue sinon la preuve qu’il s’agit d’une escroquerie politique dont Hissein Massar Hissein n’est que la conséquence. Voilà si besoin est la preuve du « Tchad que voulons ».
La Rédaction