Le Conseil militaire de transition est-il en place pour dix-huit mois ? Bien naïf qui voudra bien le croire. Et les actes et signes du quotidien ne trompent guère et confortent ceux qui, depuis juin se sont convaincus après lecture de la première interview accordée par Mahamat Idriss Déby à Jeune Afrique, que celui-ci était venu pour s’installer… Les deux conditions pour la réussite de la transi[1]tion édictées par le Pcmt, une entente entre les fils du Tchad et un accompagnement financier de la communauté internationale, sont devenues au fil des semaines les prétextes objectifs pour une prolongation de la transition. Surtout que les organes en charge de la transition ne font rien pour obtenir l’adhésion de tous les Tchadiens et de la communauté internationale. Malgré le débauchage de quelques personnalités dans les rangs de ceux qui demandent une révision du format actuel du dialogue national inclusif, le gros de la troupe est resté et ses préalables aussi. En face, le gouvernement ne semble pas disposé à écouter ces revendications surtout que pour le Premier ministre, ce que le Tchad a d’essentiel comme forces vives (partis politiques et associations) est déjà partant pour le dialogue. Conti[1]nuera-t-il à demander aux politico-militaires comme ceux du Fact qui viennent d’essuyer le feu des forces coalisées favorables au Cmt de rentrer à N’Djaména les bras ballants pour participer au dialogue ? Pendant ce temps, la communauté des bailleurs attend une nouvelle version du plan d’action pour la transition présenté fin août et qui a été noté « hors sujet ». De bonnes sources, après Doha, les autorités envisagent une tournée européenne pour tenter de convaincre la communauté internationale de délier la bourse. Sans trop de garantie… Sans argent, sans consensus et surtout qu’il a déjà consommé le tiers du temps qui lui est imparti, on ne voit pas comment le Conseil militaire de transition organisera des élections dans un an. Sur[1]tout qu’il n’a même pas commencé la mise en œuvre des résolutions du conseil paix et sécurité de l’Union Africaine qui demandait entre autres la révision de la charte de transition, chose qui ne demande ni moyen, ni consensus. On voit au regard de tout cela que pour le moment, Mahamat Kaka est encore là pour un moment…
La Rédaction