Edito

Les Transformateurs sont attendus

Les Transformateurs sont attendus 1

C’était l’actualité politique de la semaine écoulée avant le 10ème congrès extraordinaire du mouvement patriotique du salut. La reconnaissance comme parti politique des Transformateurs par le ministère de l’administration du territoire au bout de plusieurs années de lutte dans le sang et les grenades lacrymogène…
La mort du Maréchal Idriss Déby Itno, qui a du reste amorcé le dialogue avec les leaders du mouvement quelques semaines avant son décès, a sans doute facilité les choses. Dans sa tactique pour desserrer l’étau de la contestation, le Conseil militaire a fini par faire le choix du dialogue à la répression. Les discrètes pressions de la communauté internationale n’y étant pas pour rien. Au final, le parti fondé par Masra Succès a une existence légale. Ce qui n’a pas manqué de soulever des commentaires aigres-doux à l’endroit des Transformateurs qui ne reconnaissent pas la légalité de l’exécutif en place. C’est toute la différence entre « l’état de fait » et le discours politique que très peu appréhendent surtout que les réseaux sociaux, principale agora pour ces questions sont hélas le lieu d’invectives et de querelles byzantine et non de débat d’idées ou un argument détruit un autre. Ce n’est d’ailleurs pas les propos de cet éditorial qui vise à rappeler aux Transformateurs que, pour eux le parcours ne fait que commencer parce qu’il compte au moins trois ennemis.
Pour avoir réussi ce qu’ils ont fait en trois ans, Les Transformateurs ont réussi à cristalliser une telle animosité au sein de la classe politique que rien ne leur sera épargné à présent qu’ils ont arraché, c’est bien le terme, leur reconnaissance. Par leur présence médiatique, leur capacité de mobilisation et d’action, ils ont réussi à faire bouger le curseur, porté l’action politique au-delà des communiqués et autres conférences de presse. Et cela n’est pas apprécié par tous.
Le deuxième ennemi des Transformateurs est la tentation du virtuel. Depuis leur reconnaissance, le nombre d’adhérents a fait un bond sur la plate-forme créée à cet effet. Le défi immédiat sera de traduire cette popularité virtuelle en réalité. Il y’a eu certes un début de concrétisation pendant les samedis de «la colère du peuple » où Les Transformateurs ont montré qu’ils peuvent mobiliser.
Enfin en plus de mobiliser, il faut affuter les troupes, souvent jeunes et sans expérience des pratiques politiques. Ce sera le troisième ennemi à vaincre pour ce jeune parti politique qui entend imposer une alternance démocratique. De la liste électorale à l’alternance, il y’a beaucoup d’embûches et de pièges que seul un militant convaincu et avisé saura éviter. Surtout quand on s’appelle Les Transformateurs et qu’on se sait attendu.

La Rédaction