La coordination des actions citoyennes Wakit-Tama à l’initiative des différentes marches de contestation ouvre pour la première fois la voie à un dialogue sous certaines conditions.
Après plusieurs mois de grève contestation pour exiger la justice, l’inclusion et l’alternance, la plateforme Wakit Wakit-Tama qui regroupe des organisations de la société civile et des partis politiques de l’opposition se dit ouverte à dialogue. « Nous entendons faire partie du processus de préparation, de tenue et de suivi du dialogue inclusif qui, seul, devrait permettre de définir les organes consensuels de transition y compris le Conseil National de Transition et le Gouvernement dans lequel nous entendons jouer pleinement notre rôle pour permettre de créer les conditions des élections libres pour tous », précise le porte-parole de la plateforme Me Max Loalngar. Loin de réclamer les postes de responsabilité dans les organes de transition, la coordination des actions citoyennes estime le processus en cours ne pourrait déboucher sur des institutions efficientes susceptibles de garantir la paix et un véritable État de droit. « La précipitation avec laquelle les différentes institutions ont été constituées consacre un état de fait excluant les acteurs majeurs dont Wakit Tamma. Dans ces conditions, nous craignons que le dialogue encours de préparation par le Cmt ne soit pas différent des deux foras organisés par l’ancien régime Mps et dont tous les organisateurs disaient qu’ils étaient inclusifs en niant la réalité de l’exclusion qui a conduit le pays aux drames actuels », ajoute Me Max Loalngar.
Pour lui, ce dialogue inclusif doit revêtir les caractères d’une Conférence Nationale Souveraine, qui, précise-t-il, doit être organisée avec la facilitation de la Communauté internationale. Pour ce fait, insiste le porte-parole de la plateforme, la commission chargée de préparer cette conférence doit se mettre immédiatement en place en prenant pour source d’inspiration les structures ayant organisé la première conférence nationale souveraine du Tchad.
Les conditions fixées de participation
Pour prendre part à ce dialogue, la coordination des actions citoyennes demande au Conseil Militaire de Transition de montrer sa bonne foi et sa disponibilité à aller à ce dialogue à travers des mesures fortes. Elle exige la libération « immédiatement de tous les marcheurs arrêtés, des prisonniers de guerre et prisonniers d’opinion, l’ouverture d’enquêtes indépendantes pour identifier les responsables des meurtres des marcheurs et des prisonniers et l’indemnisation des victimes des régimes passés identifiées et les familles des marcheurs tués par balle réelle lors des marches pacifiques ». La Plateforme demande en sus l’autorisation des meetings des partis, marches et manifestations pacifiques de tous les acteurs mais aussi l’autorisation des Partis Politiques, des associations et mouvements citoyens en attente d’autorisation de fonctionner. Elle demande l’arrêt d’occupations des sièges des partis politiques et organisations de la société civile. Le Cmt, doit, selon Wakit Tamma exprimer ouvertement sa disponibilité à dialoguer avec les politico-militaires et opérer une mutation du Conseil Militaire de Transition en un Conseil Républicain de Transition avec une composante civile et une composante militaire.
Stanyslas Asnan