Le candidat recalé du Front nouveau pour le changement (Fnc) Yaya Dillo Djérou Bétchi appelle lors d’un point de presse à un dialogue inclusif et se dit contre le retour à l’ordre constitutionnel, qui selon lui sera synonyme de revenir aux anciennes institutions. Trouvez l’intégralité de sa déclaration.
La situation actuelle dans notre pays nous appelle à prendre une position certes difficile mais nécessaire. Difficile parce que nous sommes dans un dilemme, car nous ne pouvons pas exiger le retour à l’ordre constitutionnel puisqu’un tel retour est synonyme de revenir aux anciennes institutions qui ont permis la fraude électorale, de donner le quitus au fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), de la Cour Suprême actuelle, de l’Assemblée nationale qui est aussi une institution dont la légalité a été contestée depuis fort longtemps. Donc pour, il est aussi difficile d’admettre qu’un nouveau pouvoir s’installe au nom de l’illégalité. Entre le marteau et l’enclume, nous avons fait un choix judicieux pour préserver la stabilité du pays et aussi permettre à la vie nationale de vivre dans la quiétude parce qu’il faut regarder les problèmes sociaux auxquels notre pays fait face.
Au-delà des problèmes politiques actuels, nous optons pour une transition apaisée même si cela ne s’accorde pas avec nos convictions d’agir dans l’illégalité piuis que pour ne pas donner la chance encore aux nouvelles autorités d’utiliser les anciennes institutions pour pérenniser encore un nouveau type de pouvoir que nous ne voulons pas que ça dure. Ceci étant, nous optons pour un dialogue inclusif de tous les fils et toutes les filles du Tchad autour d’une table de négociation afin de parvenir une paix définitive et de lancer un processus réellement démocratique pour permettre notre pays de jeter les bases essentielles d’un Etat de droit et de mettre en place des institutions fortes Qiu ne seront pas basculer au nom des questions sécuritaires.
Nous demandons aux autorités qu’aucune exception ne doit être faite en ce qui concerne la réconciliation des Tchadiens dans leur globalité y compris les acteurs de l’intérieur mais aussi de l’extérieur notamment les politico-militaires et aussi la diaspora.
Pour que notre pays vive dans un processus réellement démocratique, nous avons besoin que tous les fils et toutes les filles s’assoient autour d’une table pour définir et dessiner un nouveau Tchad. C’est cela que nous appelons le dialogue national inclusif. Mais les dernières transitions partielles ne s’accordent pas avec ce type de dialogue que nous souhaitons. Et je crois que nous nouvelles autorités auront beaucoup de difficultés si elles adoptent les anciennes approches de dialogue. Parce qu’ultérieurement nous avons connu plusieurs types de dialogues qui n’ont abouti à quelque chose de concret, quelque chose de définitivement bénéfique pour notre pays.
Nous exigeons un dialogue inclusif, non seulement aux acteurs politiques mais aussi les syndicats, les acteurs des droits humains, la diaspora etc. pour que tous ensemble nous dessinions et redessinions le Tchad nouveau que nous voulons tous.
Je voulais aussi noter que les nouvelles autorités qui sont en quelque sorte reconnues par la France et la Communauté internationale, même si ce n’est pas de manière officielle, de manière tacite parce qu’il n’y a pas de grande contestation à notre grande surprise, qu’à cela ne tienne ne tienne. Mais nous exigeons à ce qu’il ait une nouvelle page parce que nous connaissons dans ce pays ce qui a amené à la prolifération de tous ces problèmes. Le premier problème, c’est le problème de la gouvernance politique, économique et social. Nous pensons que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il ne sera pas admissible reprenne les systèmes anciens dans son intégralité avec les mêmes hommes, les mêmes méthodes et c’est cela que nous allons contester. Nous leur donnons la chance de tourner définitivement la page et avec tout ce qu’ils ont fait de mal ultérieurement, nous leur pardonnons certes mais le pardon a un prix à conditions que les nouvelles autorités tournent définitivement la page noire que nous avons connu certainement pendant des longues années.
Nous exigeons à ce titre une transition inclusive, respectueuse du délai de 18 mois qu’ils se sont accordé et cela ne devrait pas être renouvelable pour ne pas le pays sombre dans une forme de gouvernance qui n’est pas légale et qui n’obéit pas aux règles élémentaires démocratiques.
L’heure est très grave. En ce qui concerne l’activité économique, il faudrait que les nouvelles autorités s’attèlent non seulement à la problématique de la sécurité mais aussi à celle économique et sociale pour que la vie reprenne de manière normale, pour que les citoyens vivent de manière acceptable, pour qu’il n’y aient pas de troubles sévères dans notre pays, ce qui prévisible compte tenu du contexte sécuritaire et politiques actuelle. Il ne faut pas ôter cette problématique de l’économie nationale puis que seule l’activité économique puisse redémarrer la machine de la vie sociale.