Le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès Max Kemkoye a présenté ce samedi 3 avril 2021 le bilan des 30 ans de règne du président sortant Idriss Déby Itno candidat à un 6ème mandat et appelle à l’ouverture d’un nouveau processus politique.
Il a résumé les 30 ans de règne du Maréchal Idriss Déby Itno par une gouvernance par appauvrissement dans laquelle les gens qui sont incapables de résister à la souffrance et à la pauvreté cèdent. « Pour ceux-là, c’est la seule façon d’assurer leur survie tout en demeurant insensibles. Idriss Déby s’est illustré par la gestion strictement familiale dont les Itno prennent le Tchad et ses ressources comme leur patrimoine exclusif », dénonce Max Kemkoye. Le régime, regrette-t-il met tout en œuvre pour une succession familiale à la tête du pays.
Sur le plan économique, le président de l’Udp estime que les recettes pétrolières servent à grossir les comptes des proches du président Déby avec des gros investissements immobiliers partout en Afrique et partout ailleurs. « Plus de 50% des richesses nationales sont entre les mains de moins de 2% des Tchadiens. Une bonne partie des ministères, des institutions publiques et autres demeurent locataires des immeubles appartenant aux proches du président », s’est-il insurgé.
Sur le plan éducatif, il révèle le manque d’infrastructures. « Les infrastructures de formation n’ont d’écoles et d’universités que de noms avec des conditions d’études et d’enseignement déplorables. Les fonctionnaires du public végètent et transpirent la pauvreté à cause de leur traitement de misère qui ne résiste plus à la cherté de vie », précise-t-il.
La démocratie à la tchadienne, note Max Kemkoye, c’est, 5 présidentielles et 3 législatives truquées et une seule communale après trente ans de règne. « Des centaines de prisonniers politiques, des arrestations et tortures des journalistes, des poursuites et condamnations judiciaires concédées à des individus contre toutes les lois et les conventions internationales, des violations manifestes des sièges des partis politiques et domiciles privés, la disparitions d’une dizaine de personnalités », a-t-il égrené.
Face à cette situation et à la veille de la présidentielle, il invite les Tchadiens non seulement à ne pas se rendre dans les bureaux de vote mais aussi à déposer leurs cartes d’électeurs avant le 11 avril prochain dans les sièges des partis politiques ou des organisations de défense des droits humains de leur choix. « Vos cartes vous seront restituées après le 11 avril. Cet acte citoyen de défiance politique et de désapprobation du régime en place contribuera à prouver à la communauté internationale le rejet des Tchadiens de ces élections et de ceux qui les organisent envers et contre la volonté des Tchadiens », précise-t-il.
A ceux qui veulent user de leur droit de vote, il demande de cocher sur tous les candidats figurant sur les bulletins de vote pour le rendre nuls.
Stanyslas Asnan