« Nous ne pouvons pas taire ce que nous voyons et entendons » disent les évêques
Du 5 au 16 décembre 2016, au siège de la conférence épiscopale du Tchad situé à Ardep-Djoumbal dans le 3e arrondissement, les évêques ont examiné la situation sociopolitique et économique dans laquelle le Tchad est plongé depuis un semestre.
Dans leur traditionnel message de Noel adressé au peuple de Dieu et à tous les tchadiens, intitulé « debout ! Le Seigneur vient ! », les évêques ont dressé un tableau sombre de la situation que vit le Tchad. « La controverse née autour de la gestion des élections présidentielles, le non versement des salaires et les mesures d’austérité prises par le gouvernement pour juguler la crise économique et financière sont les principaux sujets de désolation de la population tchadienne. Il y a aussi les conflits intercommunautaires sanglants entre agriculteurs et éleveurs qui continuent à causer des pertes en vies humaines et matérielles dans les familles » sont les sujets qui ont été examinés.
Pour les évêques, leur mission de pasteurs les met en contact permanent avec le peuple et ils sont les témoins de ce qu’il vit quotidiennement. C’est pourquoi, « nous ne pouvons pas taire ce que nous voyons et entendons et passer sous silence les souffrances et l’état de désespérance de nos populations » affirment-ils. Les responsables de la conférence épiscopale ont été reçus en audience par le chef de l’Etat le 13 décembre 2016. « Nous ne pouvons pas régler la situation sociopolitique et économique. Le pétrole n’est pas la solution à notre problème. La situation actuelle ne peut être réglée d’un jour à l’autre », répond le chef de l’état aux évêques. Les hommes de Dieu disent qu’ils ne sont pas satisfaits des réponses données par le président. Toutefois, ils appellent, à l’unité unir autour des valeurs favorisant la cohésion sociale afin de poser des actes solidaires pour sortir de cette crise.
Le message de Noel de cette année se veut surtout un message d’espérance et un appel à tout pour sortir notre pays de la crise actuelle qui menace gravement la paix sociale et compromet sérieusement son avenir.
En ce qui concerne le code pénal adopté par le parlement tchadien sur l’homosexualité, les évêques laissent entendre que le code est adopté au moment où ils sont en session ordinaire. Par contre, l’église catholique ne condamne pas cela. Elle est là pour accueillir tout le monde et elle ne va pas les chasser.
Mbairam Koularambaye