Dans un communiqué, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (Hcr) a annoncé le lancement du projet de renforcement de la protection et de l’assistance aux réfugiés, personnes déplacées à l’intérieur du pays (Pdi) et aux communautés d’accueil dans le Lac-Tchad. Le gouvernement japonais a contribué à ce projet à hauteur de 3 millions de dollars.
Le Tchad accueille sur son sol de plus en plus des déplacés qui fuient des conflits armés. D’après le Hc, le pays compte plus de 824 000 personnes dont plus de 488 000 réfugiés et 336 000 déplacées. Ces personnes qui dépendent principalement de l’aide humanitaire sont confrontées à des conditions de vie précaires aux côtés des communautés d’accueil, surtout dans le Lac-Tchad où la situation s’aggrave et l’activisme des groupes armés non étatiques a plongé la province dans l’insécurité. C’est pour répondre à cette situation d’urgence que le Japon a contribué à hauteur de 3 millions de dollars pour renforcer la protection et l’assistance aux réfugiés et aux déplacés. Ce financement japonais permettra d’après l’organisation onusienne à atténuer l’impact négatif sur les réfugiés et les personnes déplacées ainsi que sur la communauté d’accueil. « Les fonds japonais seront essentiels pour renforcer les interventions de protection et d’assistance du Hcr en faveur des réfugiés et des personnes déplacées. Il renforcera l’accès aux services de base pour les personnes déplacées et la communauté d’accueil dans divers secteurs tels que les abris, la santé, l’eau, l’assainissement, les moyens de subsistance et l’éducation, tout en améliorant la protection des personnes ayant des besoins spécifiques », précise le Représentant du Hcr au Tchad, Papa Kysma Sylla. Il informe que ce financement renforcera la coexistence pacifique, la mobilisation communautaire dans le Lac et diminuera les risques liés à l’assainissement, en lien avec la préparation et la réponse à la Covid-19.
Selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, le bassin du lac Tchad, frontalier du Niger, du Nigeria et du Cameroun fait l’objet des graves violations des droits de l’homme par des groupes armés non étatiques. « La violence dans le bassin du lac Tchad n’a pas seulement entraîné des afflux de réfugiés dans la province des lacs, mais a également poussé les ressortissants tchadiens qui vivent au Nigeria depuis des années à rentrer au Tchad. En raison de leur longue absence hors du Tchad, de nombreux rapatriés ne possèdent pas de papiers en règle, ce qui augmente également le risque d’apatridie et de détention arbitraire », révèle le communiqué.
« J’espère que ce financement contribuera à renforcer l’effort du Hcr pour garantir que les personnes forcées de fuir et les communautés d’accueil exercent pleinement leurs droits humains et puissent ainsi bénéficier de meilleures conditions de vie », a déclaré l’Ambassadeur du Japon au Tchad Osawa Tsutomu qui réitère l’engagement de son pays envers les principes de solidarité internationale et « s’efforce à aider à trouver des solutions durables pour les personnes déplacées au Tchad ».
Stanyslas Asnan