Revue de presse de la semaine du 05 au 12 décembre 2016
« Quand les femmes se fâchent… » informe à sa Une Le Pays. Malgré l’arrêté d’interdiction de manifestation pris par le ministre de la sécurité publique et de l’immigration Ahmat Mahamat Bachir, les femmes ont voulu braver la mesure mais se sont heurtées aux barricades des forces de l’ordre déployées massivement. « La marche des femmes syndicalistes a avorté » renchérit Le Progrès N°4489.
La marche des femmes syndicalistes membres de la plate-forme revendicative composée de l’Ust, du Synecs et de la Cist n’a pas eu lieu, mardi 6 décembre 2016. Pour l’éditorialiste de N’Djamena Bi-Hebdo, le sieur Ahmat Mahamat Bachir, ci-devant ‘’ministre de la répression’’, a des arrêtés d’interdiction tout apprêtés qu’il brandit dès que l’idée d’une marche ou d’un meeting est émise. Alors que dans la situation qui est la nôtre, manifester est un exutoire indispensable, les autorités tchadiennes ont choisi de nous comprimer jusqu’à l’explosion. Les acteurs politiques sont obligés de faire des conférences de presse cloîtrées dans leurs siège, de lancer des ‘’journées villes mortes’’ dans une ville qui a cessé de vivre. Nous voilà donc contraints de rester bras ballants en attendant, on ne sait quoi !
« 16 mesures d’urgence : synonymes d’Arbatachar » déclare L’Observateur. ‘’Arbatachar’’ la seule évocation ou la simple énonciation de ce mot, donne du frisson à tout Tchadien qui a survécu aux années de plomb, sous le règne implacable du dictateur Hissein Habré. Cette forme de torture qui consiste à ligoter les détenus, les poings et les pieds liés joints au dos pour former un arc, avait atteint la limite de la cruauté et du perfectionnement dans les geôles de la terrible police politique (DDS). C’était le symbole même de la terreur. Aujourd’hui, sans humour ni blague avec sérieux les Tchadiens n’hésitent pas à comparer les 16 mesures d’urgence qui leurs sont tombées sur la tête au supplice de l’Arbatachar. Ils usent de cette métaphore pour montrer qu’ils sont encore aujourd’hui ligotés, saucissonnés au point de ne pas pouvoir se mouvoir paralysés, prisonniers, condamnés à mourir à petit feu. « Le décret supprimant les bourses est signé ! » s’exclame Le Pays. Malgré les contestations contre la décision supprimant la bourse interne accordée aux étudiants tchadiens, le Président de la République Idriss Deby a entériné la suppression des bourses aux étudiants interne par un décret, le 31 octobre 2016, qui n’a pas été rendu public. « Décryptage des propos des Tchadiens face à la crise » suggère le chroniqueur de Le Citoyen. A ce sujet, ‘’cette crise est unique au monde’’. Dans ce dialogue de sourd entre le gouvernement et les syndicats, exacerbés par les déclarations du chef de l’Etat qui a choqué la mémoire des tchadiens lorsqu’il dit ‘’ le Tchad a connu des périodes de demi salaire’’, bien de tchadiens pensent que cette comparaison n’a pas de raison d’être parce que les situations qui ont concouru au versement des demi-salaires ne sont pas les mêmes que celles du Tchad de Deby.« Regard d’un diplomate sur la crise mondiale » renseigne Le Visionnaire. Ecrire est un travail chronophage et laborieux. Rares sont ceux qui s’y adonnent. Un ambassadeur plénipotentiaire brise l’omerta et fait des publications depuis belle lurette. Sa dernière publication en date, sortie en août 2016 est intitulé ‘’Arrêtons nos inepties, vivons et mourons autrement : une réflexion sur la marche du monde et des perspectives nouvelles, à envisager d’urgence’’.
« Sabre Fadoul, un juriste fâché avec le droit » relève N’Djamena Bi-Hebdo. Depuis quelques semaines, l’assemblée nationale examine de nombreux projets de loi dont certains ont pour objet la ratification d’ordonnances et d’autres concernent des suppressions ou regroupements d’établissements publics comme l’Onrtv. Nous voudrions ici, à l’occasion, soulever deux questions juridiques fondamentales qui, nous l’espérons, éclaireront la lanterne bien terne aussi de nos élus que de nos gouvernants apparemment peu soucieux de légalité. « Enrichissement illicite : Dr Sabre Fadoul doit gros à l’Etat » complète Le Phare Info. Douze ans après son intégration en 2004 à la fonction publique, l’actuel ministre SGG compte 5 villas à son actif, dont la plupart sont louées à l’Etat tchadien.
« Gestion du conflit à Nguéli : les autorités ne parlent pas le même langage » annonce Le Visionnaire. Le ministre de la sécurité publique Ahmat Mahamat Bachir et le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena Alghassim Khamis, faisant le bilan des affrontements de N’Guéli se sont contredits dans les chiffres. « Il faut formater l’homme tchadien » déclare Dr Haggar Mahamat Ahmat, PDG du CCREAA, dans une interview accordée à Le Citoyen. Aujourd’hui, nos gendarmes, nos policiers, nos gardes nomades, y compris nos agents des douanes sont de plain-pied dans la division intercommunautaire. Pour un moindre problème ‘’je suis Ngambaye’’ ‘’ je suis Massa’’ ‘’je suis Gourane’’ ‘’ je suis Arabe’’. C’est inadmissible. « Le projet du code pénal renvoyé, faute de quorum » indique Le Progrès N°4489. Malgré la présence du ministre de la justice, garde des sceaux, chargé des droits de l’homme ; M. Hamid Mahamat Dahalob entouré de ses collaborateurs, à l’assemblée nationale, mardi 6 décembre 2016, le projet de loi portant code pénal a été renvoyé, faute de quorum. « Les députés boudent le code pénal » conclut Le Pays. La séance du 06 décembre 2016 portant examen du projet de code pénal n’a pu avoir lieu faute de quorum. Une raison a priori anodine mais qui cache un vrai malaise de la part des élus. Il s’agit de la non criminalisation mais de la ‘’correctionnalisation’’ de l’homosexualité finalement retenu par le texte.
« Le Cap-sur fête l’an un de son existence » rapporte Le Phare Info. Le 28 novembre dernier au siège du parti (cap-sur) au 9éme arrondissement de N’Djamena, les militants ont festoyé le tout premier anniversaire. « A jamais contre la patrimonialité de l’Etat » ironise N’Djamena Bi-Hebdo. A l’occasion du premier anniversaire du Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la république (cap-sur), son président national Joseph Djimrangar Dadnadji, a donné une conférence de presse le lundi 28 novembre 2016.
Doumtardome L. et M. Koularambaye.