Un rapport d’enquête réalisée par les enseignants et étudiants de la 3ème année de géographie de l’Université Emi-Koussi montre la perception de la pandémie par les N’Djaménois et recommande des pistes de solutions pour une gestion efficiente de la maladie à coronavirus.
C’est une enquête de 28 pages, intitulée ’’perception de la Covid-19 et de sa gestion à N’Djaména’’, réalisée par les enseignants et étudiants de la 3ème année de géographie de l’Université Emi-Koussi auprès de 527 personnes âgées de 18 à 59 ans issues des 10 arrondissements de N’Djaména. L’objectif, faire un point sur l’état des connaissances sur la perception de la Covid-19 et l’appréciation du modèle de sa gestion à N’Djaména avec ses enjeux sociaux, économiques et politiques. « Une telle évaluation s’avère importante pour la définition des actions futures à réaliser par les acteurs publics et privés dans le cadre de la lutte contre la maladie à coronavirus »
D’après le résultat de cette enquête qualitative réalisée à la mi-janvier 2021, 29,4%, des N’Djaménois sont informés de la Covid-19 par les médias publics, 24,5%, par le gouvernement et 20,7% par l’internet ou les réseaux sociaux. « 78,9% des habitants de N’Djaména connaissent la Covid-19, une grande majorité croit à son existence (70,2%) », précise ce rapport qui révèle que cette pandémie est à l’origine de la baisse des revenus de la majorité des habitants à savoir 70,2% et seulement 23,5% bénéficient des mesures d’accompagnement social. « 94,54% des habitants du 9ème arrondissement et 82,71% des travailleurs du secteur informel mais aussi des ménagères et les personnes sans emploi affirment n’avoir pas bénéficié des mesures d’accompagnement social du Gouvernement. A N’Djaména, très peu de personnes ont passé le test de dépistage contre la COVID-19 (26,9%) », complète ce rapport.
Dans cette situation de crise sanitaire mondiale où les rumeurs vont bon train, l’enquête révèle que 44,6% de population de N’Djaména notamment 45,56% des femmes et 52,22% d’adultes considèrent la médecine moderne comme le type de traitement le plus efficace contre cette pandémie. « Une courte majorité de la population est favorable à un éventuel vaccin contre la COVID-19 (54,8%). La plupart ne s’attendent pas à un retour à la normale des activités avant au moins un an (64,5%) », renchérit ce rapport d’enquête.
Face à cette situation, les enseignements et étudiants de l’Université Emi-Koussi recommandent au gouvernement de « privilégier les médias publics, l’internet et les réseaux sociaux comme sources d’information de la population de N’Djaména sur la Covid-19 et apporter un soutien aux médias privés afin de renforcer leurs capacités à informer la population sur la Covid-19 ». Ils suggèrent la poursuite de la sensibilisation des personnes âgées et des habitants des Communes du 4ème et 8ème arrondissement sur l’existence de la Covid-19 mais aussi le renforcement de la sensibilisation de la population sur l’intérêt, la nécessité et l’efficacité du test de dépistage contre la Covid-19. « Poursuivre la sensibilisation sur l’intérêt des actions prises par le gouvernement et faire un suivi de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement social afin de veiller à ce qu’elles profitent effectivement aux personnes vulnérables et non pas aux fonctionnaires de l’Etat », recommande ce rapport. En sus, le rapport propose la sensibilisation auprès des jeunes, des élèves et des étudiants. Le hic, deux personnes sur 10 affirment ne pas connaître cette maladie à savoir 20,7% de la population cible, près de trois personnes sur 10 ne croient pas à son existence (29,4%) et plus de deux tiers croient à son existence 70,2%.
Stanyslas Asnan