Au lendemain du renouvellement du confinement de la ville de N’Djamena, de nombreuses voix se lèvent pour dénoncer des mesures jugées « antisociales ». L’artiste Mawndoé Célestin lance un appel vibrant au Maréchal Idriss Deby afin de trouver des mesures atténuantes :
« Cher Maréchal,
Qui suis-je pour vous écrire? Juste un citoyen qui n’en peu des mesures suite au covid19. Ne croyez pas à certains de vos collaborateurs qui vous disent qu’ils maîtrisent la situation car ils maîtrisent pas grand-chose et ça se voit dans la communication. Quand aux corps kakis (militaires, policiers), nous on sait et eux aussi savent que ce n’est pas pour notre sécurité qu’ils sont en ville…
J’ai passé une année au Tchad à mettre un projet dénommé « Au nom de l’art » sur pied pour ramener les enfants à l’art et développer la poterie avec les femmes de Gaoui sans le soutien financier de l’état mais je le fais parce que je crois au Tchad du possible.
Aujourd’hui comme beaucoup, je risque d’être bloqué dehors (Abidjan) alors que nous sommes partis pour 5 ans pour asseoir un vrai projet de développement artistique, touristique et économique.
Certes le mal est réel mais revoyez les méthodes car on protège pas le peuple en le condamnant à la faim ni en le privant de liberté.
Revêtez votre tenue de bol, venez sur le terrain et ensemble on fera le combat de Bohoma contre le Corona.
Mawndoé ».
Dans le même sens de revendication aux côtés des acteurs de la musique, les jeunes rappeurs Djaz B et N2A ont lancé une chanson « Mouton », faisant allusion à la sortie peu glorieuse du Secrétaire d’Etat à la santé qualifiant des Tchadiens de «Moutons» pour n’avoir pas compris le décret mettant la ville de N’Djamena en quarantaine :
Quelques jours plutôt, c’est le rappeur Viceral Iss qui s’indigne contre le couvre feu qui selon lui s’en est de trop en demandant simplement la levée de couvre feu. : https://www.youtube.com/watch?fbclid=IwAR0B3u3pddf_sdAfrtxTBpB_SgvDFnC9lI6L48so5CdDeQnGiWVma8ejThw&v=Ear5hSKK1WE&feature=youtu.be
Si une liste des artistes est encours pour soutenir ces derniers grâce à un « fonds Covid-19 » de l’Etat tchadien, la colère est loin d’être atténuer dans le milieu culturel au Tchad.
Deuh’b Zyzou