La ville de Bol, un véritable carrefour où les autochtones cohabitent avec les refugiées et les retournés venus des pays frontaliers avec le Tchad est confrontée à une situation de vulnérabilité aigüe ou chronique. Pour faire face à cette situation, la Fao à travers son projet de consolidation de la paix et la résilience appuie la population de cette localité.
La région du Lac Tchad fait face à de nombreux défis liés à la pluviométrie mais aussi à l’insécurité qui impactent considérablement le quotidien de la population de Bol.
Le projet de consolidation de la paix à travers l’adaptation au changement climatique et la résilience des moyens d’existence des populations de la région du Lac Tchad initié par la Fao et ses partenaires a permis de soulager de nombreux ménages constitués des autochtones, des refugiés et des déplacés. Constitué en groupement, ces ménages ont bénéficié de l’aide multiforme dans le secteur de la pêche, de l’agriculture, de l’élevage et du commerce. « J’ai bénéficié de six chèvres avec la Fao pour ce projet. Malheureusement deux d’entre elles sont mortes, l’une est portée disparue, mais je ne peux pas me plaindre pour ça », lance Kaltouma Souleymane, une bénéficiaire du groupement ‘’Kouri’’ à Bol. « En plus de cela, j’ai eu 25.000F en liquide avec Fao », se glorifie-t-elle. Des difficultés n’en manquent pas. « Le seul problème ici, c’est que nous sommes sur le sable et sous la chaleur. Ces bétails ont du mal à trouver de l’herbe à brouter, tout comme une eau pour s’abreuver », se lamente la dame, cinquantaine révolue qui nous accueille dans l’enclos de ses bêtes.
A quelques pas de chez Kaltouma, Zara Moussa, assise sur un banc pédale sur une machine à coudre. De tas de pagnes posés les uns sur les autres à côté d’elle. Zara étant une couturière, l’une des rares dans la zone. Réfugiée nigériane, la dame qui a fuit les exactions de la secte islamique à la mort de son mari s’est installée à Bol avec ses dix enfants. « Je suis arrivée au Tchad depuis six ans. C’était difficile au départ, mais aujourd’hui je remercie le ciel », dit-elle. « L’appui à notre groupement m’a permis d’économiser pour acheter cette machine à coudre. Cela m’a permis de m’occuper intégralement de mes enfants », renchérit Zara Moussa qui espère toujours repartir chez elle un jour, si la paix revient.
Ce projet d’autonomisation de la population vulnérable dans cette région a permis aussi de mettre l’accent sur l’aspect genre. En élevages c’est la distribution de petits ruminants, de produits de vaccination qui sont au cœur de ces actions afin de soulager ces personnes.
Deuh’b Zyzou