Le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (Csapr) a organisé un forum d’échange ce mardi 27 octobre 2020 à Radisson Blu avec les différents acteurs pour évaluer les réformes institutionnelles de 2018 au Tchad. Les conclusions ont fait l’objet d’un point de presse dont le liminaire est présenté par Nodjindôh Severin, 1er rapporteur du comité politique du Csapr. Teneur intégrale ci-dessous.
En 2018, des réformes institutionnelles ont été engagées suite à la promesse électorale du Président candidat à l’élection présidentielle de 2016. A cet effet, un forum a été organisé et dont les résolutions ont permis l’adoption d’une nouvelle constitution. Certaines institutions ont été consolidées et d’autres ont été supprimées ainsi que l’instauration de la 4eme République.
Deux années après, une évaluation de ces réformes est prévue à la fin du mois d’octobre 2020. Elle intervient dans un contexte national marqué par la pandémie de COVID 19 dont les conséquences pèsent sur la vie socioéconomique du pays. D’autre part, sur le plan politique, la tenue des élections au courant de l’année 2021 suscite des controverses et tensions au sein des acteurs politiques et de la société civile. C’est dans ce contexte que le Comité de suivi de l’Appel à la Paix et à la Réconciliation (Csapr), après un travail de consultation citoyenne dans plusieurs villes et l’organisation d’un forum d’échanges regroupant différents groupes d’acteurs nationaux, estime que si les réformes étaient présentées comme un projet d’envergure, sa mise en œuvre reste mitigée. Le Csapr relève également que le processus de réformes institutionnelles n’est pas inclusif en ce qu’il exclut une grande partie des tchadiennes et tchadiens.
Enfin, pour le Csapr, les réformes ont suscité beaucoup d’espoir pour le renforcement de l’unité nationale et la gouvernance dans toutes ses dimensions. Malheureusement, les attentes des populations sont restées sans réponses adéquates. D’où la déception des populations sur les différentes réformes entreprises reste perceptible. Face à ce constat peu reluisant, le Csapr propose :
-Restaurer le régime semi présidentiel,
-Respecter des droits démocratiques et politiques notamment la liberté de manifester,
-l’âge de 30 ans pour la candidature à la présidence de la République,
-Organiser un referendum pour d’éventuelle nouvelle modification de la constitution
-ouvrir et faciliter les candidatures indépendantes à toutes les élections.
Annuler purement et simplement toutes les ordonnances :
– N°013/PR/2018 portant formule du serment confessionnel, procédures et liste des personnes assujetties ;
-N°023PR/2018 portant Régime des associations;
-Loi n°20 sur les partis politiques
-N°14/PR/2018 portant Organisation et fonctionnement du Haut Conseil des Collectivités Autonomes et des Chefferies traditionnelles ;
Arrêter l’organisation du Forum National Inclusif qui sert de prétexte pour valider les politiques partisanes au détriment de l’intérêt national.
Bienvenu Daldigué