Le conseil de l’ordre des avocats annonce par un communiqué qu’il suspend à partir de ce 17 septembre toute activité sur l’ensemble du territoire national jusqu’à nouvel ordre suite à l’enlèvement du colonel Abdoulaye Ahmat Haroun des mains de la justice qui venait de le condamner à 5 ans de prison ferme pour « coups et blessures volontaires mortels ».
« Poursuivi suite à l’affaire du « champ de fil » pour coups et blessures volontaires mortels et aussi partie civile dans la procedure de coups et blessures volontaires contre sa personne (…) le tribunal a condamné le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun à 5 ans de prison ferme (…) Aussitôt le jugement rendu, le colonel a traité les magistrats de Abit (esclave) et de farak ( bâtard). Ses proches lourdement armés ont nargué les magistrats dans la salle d’audience et ont passé à tabac les autres prévenus avant d’extirper du box des accusés leur frère (…) avec des youyous sous l’oeil impuissant des éléments de sécurité du palais de justice » écrit le bâtonnier Me Athanase Mbaigangnon.
L’ordre des avocat qui rappelle que le Tchad préside la conférence internationale des barreaux (Cib) constate « malheureusement que la plupart des personnes qui agissent de cette manière et qui se croient au-dessus de la loi ou plus forts que la justice se réclament du cercle du pouvoir ou simplement de la même ethnie, estimant avoir en toute impunité un droit de vie ou de mort sur leurs concitoyens ». Et des exemples d’atteinte à la justice sont légions.
Tout en exigeant des poursuites contre le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun, l’ordre des avocats du Tchad annonce qu’il suspend ses activités sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre et pourrait envisager d’autres actions si nécessaire.
