EconomieCOVID-19

Le Fmi approuve un décaissement de 68,49 millions de dollars en faveur du Tchad

Le conseil d’administration du fonds monétaire international (Fmi) a approuvé un décaissement supplémentaire de 68,49 millions de dollars en date du 22 juillet 2020 en faveur du Tchad et annonce l’annulation de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit.

C’est le deuxième décaissement qui a pour objectif de satisfaire les besoins urgents de financement de la balance des paiements qui résultent de la pandémie de Covid-19. Etant donné que l’économie tchadienne souffre fortement dû au choc pandémique et de la dégradation des termes de l’échange ayant entrainé une détérioration des perspectives économiques. Ce décaissement fournira une aide opportune pour satisfaire un besoin de financement urgent afin de limiter les répercussions économiques de la pandémie et d’engager des dépenses de santé essentielles face à cette dernière. Le montant de décaissement porte à 133,19 millions de DTS (183,60 millions de dollars), le total de l’aide d’urgence accordée par le Fmi au Tchad depuis le début de la pandémie. Notons que l’annulation de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (Fec) devait arriver à l’expiration d’ici fin septembre 2020.

Précisons que le premier décaissement a été effectué le 14 avril 2020, depuis lors les autorités ont adopté de mesures barrières allant de l’instauration de couvre-feu dans quelques provinces, la fermeture des marchés et des magasins non essentiels. Ces mesures ont permis de limiter la propagation de la pandémie. Toutefois, elles ont eu des conséquences lourdes sur l’économie Tchadienne, les positions budgétaires et extérieures se sont détériorées du fait de la baisse des recettes d’exportation et des recettes pétrolières et non pétrolières. Aussi, les dépenses plus élevées que prévues ont dû être engagées pour juguler la covid-19. En outre, ce deuxième décaissement du Fmi au titre de la Fcr fournira une aide en vue de la mise en œuvre des mesures supplémentaires que les autorités prendront pour faire face à la crise de la Covid-19.

En plus, les autorités doivent être transparents sur l’utilisation des ressources liées à la Covid-19 en prenant la responsabilité de faire un audit ex post liées aux dépenses et à la publication des contrats de marchés publics liés à la crise.

Au cours du débat au sujet du Tchad, le directeur général adjoint par ailleurs  président par intérim du conseil d’administration, Mitsuhiro Furusawa, a fait une déclaration, « le double choc de la pandémie de Covid-19, continue de peser lourdement sur l’économie Tchadienne, les perspectives macroéconomiques  se sont encore détériorées, la contraction de l’économie sera plus marquée et les besoins de financement de la balance des paiements et du budget seront plus élevés. Les perspectives économiques risquent d’être révisées à la baisse », annonce-t-il. «  En réponse à ces chocs, les autorités continuent de prendre des mesures fortes pour endiguer la propagation du virus… il s’agira principalement d’augmenter les dépenses de santé en aide aux ménages et au secteur privé. Les autorités renforceront aussi la transparence et le suivi de l’aide d’urgence »,  affirme-t-il. Pour sauver des vies et aider ceux qui sont les plus touchés par la pandémie, « les autorités vont laisser le déficit budgétaire se creuser temporairement afin d’accroitre les dépenses de santé publique et d’absorber le choc de la forte baisse des prix du pétrole. L’aide d’urgence du Fmi, contribuera à la riposte des autorités et aidera à mobiliser le soutien des donateurs », complète-t-il. Un ajustement budgétaire sera nécessaire à moyen terme, « d’autant que les prix du pétrole devraient rester bas, il s’agira notamment de mettre fin aux mesures temporaires du côté des dépenses. La vulnérabilité liée à la dette publique demeure élevée et les autorités devront continuer de s’abstenir de contracter les emprunts non concessionnels conformément aux engagements qu’elles ont pris dans le cadre de l’initiative de suspension du service de la dette et des modalités de la politique de financement du développement durable de la banque mondiale », clarifie-t-il.