Dans un communiqué, la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (Ctddh) informe que six des 29 personnes détenues en cachette par l’Agence nationale de sécurité (Anx) sont extrêmement malades et privés de soins.
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (Ctddh) alerte sur la situation sanitaire de six personnes détenues en cachette par l’Ans. « Le séjour dans ce sinistre cachot varie entre deux à cinq (5) ans. Six personnes détenues (avec 23 autres) dans des conditions infrahumaines sont sur le point de perdre la vie à cause des mauvais traitements et de maladies », déplore le Secrétaire Général Mahamat de l’organisation de défense des droits humains Mahamat Nour Ibedou qui précise que ce cachot est situé près de l’aéroport de N’Djaména. « Mahamat Ali Tidjani arrêté en décembre 2017 à Abdi dans la province du Ouaddaï a vu ses membres inferieurs complètement paralysés et a perdu depuis trois mois, ses facultés mentales. Ali Ahamat Mahamat, arbitrairement arrêté en 2017 pour avoir réclamé son argent avec un agent de l’Ans qui l’a escroqué est de façon irréversible atteint par la démence et a complètement perdu la raison. Abdou Tchari Erimi, détenu depuis 5ans est lui aussi atteint par la démence et a perdu toutes ses facultés mentales. Mahamat Chaïbo Goudja est en ce moment en train de se vider de son sang à cause d’hémorroïdes aiguës qui l’ont complètement affaiblies et l’empêchent de se mouvoir. El Hadj Oumar Abakar, détenu depuis 5 ans est à présent complétement anémié et traumatisé au point de ne plus reconnaître même ses compagnons de cellule. Et Hissein Waskada détenu sans jugement depuis 2018 est sur le point de succomber à cause des effets de la malnutrition chronique qui sévissent dans ce cachot », révèle la Ctddh.
D’après l’organisation, ces détenus sont soumis à des humiliations, tortures physiques et morales, et à la privation volontaire des soins par leurs geôliers. « Nous lançons une alerte générale à l’endroit de nos partenaires nationaux et internationaux pour une action d’envergure afin d’éviter à ces détenus une mort collective à l’image de celle des 44 innocents faussement accusés d’être des éléments de Boko-Haram morts dans les geôles de la Légion de Gendarmerie n°10 à N’Djamena le 16 avril 2020 », indique Mahamat Nour Ibedo qui condamne ce qu’il qualifie d’une « barbarie digne des camps de concentration nazis pendant la deuxième guerre mondiale ».
Pour lui, la situation de ces 29 détenus dont les six sont gravement malades est une négation de la dignité humaine. « La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme fera toutes les diligences afin que ces personnes puissent être secourues et que les 23 autres qui, bien que malades sont encore debout ne puissent pas connaître le sort de leurs 6 camarades », rassure-t-elle.
Stanyslas Asnan