Depuis l’annonce du premier cas de coronavirus au Tchad le 19 mars dernier, les dispositifs sécuritaires et sanitaires sont renforcés, dans les zones frontalières avec le Tchad ,notamment le Cameroun voisin, pour éviter la propagation de la maladie. Mais les personnes mises en quarantaine à Bongor broient du noir. Voici le cri d’alarme d’un Tchadien de retour du Cameroun mis en quarantaine à Bongor.
Située à 250 kilomètres au sud de la capitale, la ville de Bongor frontalière avec le Cameroun voisin est devenue un camp de passage. Les personnes désirant se rendre au Cameroun passent par cette ville pour atteindre le pays de Paul Biya et vice-versa. Les personnes venant du Cameroun via Bongor doivent obligatoirement être mises en quarantaine pendant deux semaines.
Mais ces personnes mises en observation decrient les conditions dans lesquelles elles vivent. C’est le cas de Théo qui a brisé le silence pour raconter ce moment difficile. « L’accueil commence au poste de police frontalier. Après vérification des pièces, on nous embarque dans une ambulance direction d’une école qui fait office de centre de mise en quarantaine. Là, on a droit à une petite natte, une boule de savon pour la lessive et une pour la toilette », explique-t-il. Théo d’ajouter que la cour de l’école est envahie par les herbes et les eaux de pluie laissant les occupants à la merci des moustiques. Mais dans ces lieux insalubres, Théo constate l’absence du corps soignant. »Les médecins sont en grève. iI n’y a aucun prélèvement ni prise de température « , déplore-t-il. Face à cette situation, certaines personnes se sont échappées de l’école pour se retrouver en ville malgré la surveillance policière.
Entre temps, les Tchadiens rapatriés par vague ce dernier temps, bénéficie d’une mise en quarantaine dans les grands hôtels de la capitale avec tous le confort possible.
Makine Djama