Les syndicats fustigent la décision du gouvernement imposant la liste des présences dans les services publics
Le Bureau exécutif du syndicat des agents de l’administration générale du Tchad section du ministère de l’administration du territoire et de la gouvernance locale (SAAGET-MATG) dénonce la décision du gouvernement d’instaurer le contrôle effectif du personnel de l’État en général et celui du ministère en charge de l’administration en particulier.
Le bureau estime que cette mesure n’a d’autres effets que de casser la grève lancée par l’Ust. Le SAAGET-MATG fustige aussi le manque de considération des autres sections syndicats par le gouvernement en dehors de celles de l’Éducation et de la santé. En s’appuyant sur l’article 259 de la loi N° 038/PR/96 portant code de travail en République du Tchad, le bureau déplore le retard dans le paiement de salaire des mois d’août et de septembre pour ses agents payés en billetage et septembre pour ceux de virements. Pour ce faire, le bureau exécutif demande à tous les agents dudit ministère tant au niveau central que provincial d’observer une grève sèche à compter du 11 au 17 octobre 2016.
Dans le même sillage, après analyse du contenu de la note circulaire du Ministre de la fonction publique, de l’emploi, chargé du dialogue social, la Fédération des enseignants du Tchad pense que cette note est une intimidation. La fédération se dit surprise que le Ministre ignore le contenu des textes dont il fait mention. Alors qu’il est sensé maitriser avant de s’y référer. La fédération notifie au Ministre que l’article 10, alinéa 2 de la loi 008/PR/2007 du 09/05/2007, portant règlement de l’exercice du droit de grève dans les services publics : « les journées non protestées sont à la charge des syndicats sauf si le motif de la grève est le retard généralisé de payement des salaires ou imputables à l’Etat ».
Face à cette situation, le bureau exécutif de la fédération des enseignants du Tchad tient à rappeler au gouvernement et précise que la grève déclenchée par les agents de l’Etat et précisément par les enseignants depuis la date du 08 septembre 2016 est belle et bien liée au non versement des primes des examens et concours et du non-paiement des salaires du mois d’août 2016. Cette grève est reconduite à partir du 08 octobre 2016 pour non-paiement des salaires du mois de septembre 2016 et se poursuit jusqu’au épurement total des arriérées de salaire et du versement des primes des examens et concours.
La fédération appelle tous les enseignants et les agents des services centraux et déconcentrés du Ministère de l’éducation nationale et de la promotion civique : « de ne pas se laisser impressionner par le contenu de la note circulaire N°227/PR/PM/MFPECDS/CAB/20156 du 28 septembre 2016 du Ministre de la Fonction publique et de l’emploi, chargé de dialogue social qui est nul et non effet ; de ne pas céder aux intimidations et de poursuivre l’observation des mots d’ordre de grève par l’arrêt des activités sur l’ensemble du territoire national jusqu’à totale satisfaction ». Le bureau exécutif félicite par ailleurs toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Tchad pour leur courage et leur abnégation. Pour elle, le gouvernement est seul responsable des préjudices occasionnés par cette grève qu’il n’arrive pas à mesurer les conséquences sur l’économie nationale.
La section Unet Abéché , elle qualifie la note d’information affichée par le vice-recteur chargé de l’enseignement à l’université Adam Barka qui recommande aux étudiants de reprendre les cours d’un non-événement. Elle considère cela comme une insulte à l’égard des étudiants. La section d’Abéché demande à tous les étudiants de l’université de ne pas se rendre au cours tant les revendications ne sont pas prises en compte. Le bureau de la section d’Abéché réaffirme son plein soutien au bureau national dans la lutte pour obtenir la satisfaction de leurs revendications.
Péchéné Dieudonné