Revue de presse de la semaine du 03 au 10 Octobre 2016
« Idriss Deby Itno se concerte avec ses alliés », annonce Le Progrès N°4450. Le Président de la République Idriss Deby Itno a réuni le jeudi 06 octobre 2016 à huis clos, au siège national du parti au pouvoir les présidents et secrétaires généraux des partis politiques alliés au Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Trois points étaient à l’ordre du jour y compris l’explication de la nécessité des 16 mesures d’urgence aux différents chefs de partis alliés.
« Le MPS contre Deby et Pahimi », ajoute l’hebdomadaire Le Pays à sa Une. Idriss Deby est énervé contre le MPS. Parce que celui-ci ne fait rien pour défendre les 16 mesures contre la crise financière, mais cherche plutôt à savonner la planche au premier ministre. Dans un document transmis au chef de l’Etat, quelques membres du bureau politique ont soumis des propositions proches de celles de l’opposition. Ce que Deby n’a pas apprécié et promet sous peu, une assisse des instances du parti. « Le PM Pahimi encourage la crise », suggère Le Visionnaire. Comme un mauvais conducteur incapable de dévier les nids de poule, le chef du gouvernement Pahimi Padacké Albert semble s’enliser devant l’aggravation de la tension du front social. « Le paradoxe de la crise financière », ironise Le Pays. La crise que traverse le Tchad persiste et les conséquences se font sentir de plus en plus. Le Gouvernement campe sur sa position visant à contraindre de gré ou de force la population à consentir des sacrifices alors que de l’autre côté, les plus hautes autorités ne montrent pas l’exemple. « La crise n’est pas conjoncturelle, mais structurelle » estime N’Djamena Bi-Hebdo à sa Une. « Le pétrole n’est pas responsable de la mauvaise gestion » déclare Joseph Djimrangar Dadnadji, président de CAP-SUR dans son interview dans les colonnes de notre confrère. « Le chien, la caravane et l’or noir » complète le confrère. Gouverner c’est écouter, surtout écouter le monde car, il arrive bien souvent que dans le délire des plus déments se dissimulent des pépites de sagesse dont peuvent se servir les plus sensés. L’autisme et l’arrogance politique qui naissent de l’ivresse du pouvoir ne peuvent déboucher sur une gueule du bois : l’échappement sur l’impasse du réel.
« Le chômage s’accentue dans le Moyen Chari », alerte Le Progrès N°4450. Les activités économiques sont presque au rouge depuis les trois derniers mois dans la région du Moyen Chari à cause de la conjoncture économique et financière qui frappe le pays depuis l’année dernière. « Crise économique, les commerçants en pâtissent », renchérit Le Visionnaire. La crise économique surplombe le pays. Les conséquences sont ressenties sur les différents secteurs de l’économie. Le milieu des affaires reste bouleversé avec des achats en compte-goutte. « L’Etat gagne le procès contre les pétroliers », informe Le Progrès N°4449. Le consortium est condamné à payer 483 milliards de FCFA. Le tribunal de Grande Instance de N’djamena a condamné le mercredi 05 octobre 2016, le consortium pétrolier (ESSO, Petronas et Chevron) a payé à l’Etat tchadien en principal 611 945 749 et au titre de pénalité 44 294 126 526 FCFA. « Djamal sur les pas de Salay Deby Itno », clame Le Visionnaire à sa Une. Des documents qui trahissent le DG Djamal. Comptabilité parallèle, recrutement illégal de bénévoles, recettes détournées, voilà ce à quoi se livre le Directeur général (DG) de la Douane et des droits indirects, Djamal Dirmy Haroun depuis sa nomination à la tête de cette institution. Des documents à notre possession exposent son goût immodéré à l’enrichissement illicite, précise-t-il.
« Dressez votre bilan et dégagez, chers gouvernants » vocifère le coordonnateur de FONAC, Saleh Kebzabo par ailleurs chef de file de l’opposition à la Une de l’hebdomadaire La Voix. Très agacé par la mal gouvernance ambiante et la chute dans l’inconnu amorcée par le régime d’Idriss Deby Itno, le Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement (FONAC) exige des comptes. Et déroule une feuille de route de sortie de crise. « Le FONAC propose des mesures urgentes à la résolution de crise », complète Le Visionnaire. 1er octobre 2016, le siège du PLD (parti pour les libertés et la démocratie) a servi de cadre pour l’organisation de la conférence de presse animée par Saleh Kebzabo, coordonnateur du FONAC. Les membres de ladite coalition proposent des alternatives pour juguler le marasme économique actuel du pays. « Kebzabo appelle à une désobéissance civique » martèle Le Progrès N°4446. Tenant compte de la conjoncture actuelle, Saleh Kebzabo demande instamment aux citoyens à partir d’aujourd’hui de payer toutes les taxes et autres amendes parce qu’elles sont selon lui, systématiquement détournés. « En déficit de dialogue et même simplement de communication, il n’a d’autre recours que la force et la répression », conclut l’éditorialiste de N’djamena Bi-Hebdo. Selon le confrère, si Idriss Deby est un tout petit peu conscient de la gravité de la situation qui met indéniablement en péril son pouvoir, il devra se résoudre à faire appel à des technocrates férus pour concevoir un véritable plan de sortie de crise, qui ne consiste pas uniquement à faire des coupes désordonnées, mais surtout à rechercher des moyens de renflouer les caisses de l’Etat pour relancer la machine économique qui est quasiment aux arrêts.
D. Lazare et M. Koularambaye
