Edito

Le jour où le Covid-19 s’en ira

Le jour où le Covid-19 s’en ira 1

Çà y est ! Nous y sommes. En plein cœur de la pandémie avec des pics de contamination et de décès parfois hors du cadre indiqué qu’est l’hôpital de Farcha. Selon les plus alarmistes, on comptera encore des morts pendant quelques semaines avant d’amorcer la courbe descendante. A combien la comptabilité macabre s’arrêtera-t-elle ? Difficile de le dire en ces moments. Mais une chose est sûre, le coronavirus fera des dégâts. Et il y’aura un avant et un après Covid-19.
Pour ce qui est du Tchad, au sortir de cette pandémie, on retiendra que le pays n’avait pas un système de santé à même de répondre à une situation d’urgence. Et ce, malgré des années d’abondance pétrolière pendant lesquelles le gouvernement nous a assenés que le secteur santé fait partie des secteurs prioritaires et donc bénéficiaire de la plupart des investissements publics. A l’épreuve de la pandémie, on a découvert que le Tchad n’a pas assez de lits pour faire face à un nombre important de malades, pas de stock de contingence au point où les malades soumis au protocole à l’hydrochloroquine sont obligés d’aller chercher des médicaments au quartier, pas assez de personnels soignants formés pour faire face aux épidémies et même pas un laboratoire national à même de produire et conserver des médicaments essentiels. Au sortir de la pandémie, on réalisera aussi que nous n’avons pas un système de gestion des cadavres et une très faible capacité à conserver des corps lorsque ceux-ci approchent la centaine. C’est dire que nous n’avons simplement pas un système de santé digne d’un pays qui aspire à entamer la marche vers le développement.
Ce qui n’est que la conséquence logique d’un travail de sape du système de santé depuis la périphérie jusqu’au niveau central. Des détournements des crédits aux nominations dans les délégations sur des critères autres que la compétence et le mérite. Et la qualité et les performances de notre système de santé en a pris un coup. Au point où, malgré les milliards de Fcfa injectés dans la lutte contre la poliomyélite depuis des années n’ont permis d’interrompre la chaîne de contamination rendant hypothétique le rêve de Bill Gates et Aliku Dangoté de faire disparaitre la polio de la terre. Tout ceci à cause d’un virus, plus pernicieux qui interdit au gestionnaire des crédits de s’assurer que le denier public destiné à sauver le plus vulnérable des Tchadiens du paludisme lui parvienne, que la moustiquaire et le cachet d’aspirine payés par le trésor public soit effectivement donné gratuitement à l’indigent qui arrive au centre de santé.
C’est à toutes ces choses que l’après Covid-19 doit être consacré et l’on verra qu’en vérité, le Tchad, tel que le Covid-19 l’a trouvé, tel qu’il a subi ses méfaits n’était que celui que les gouvernants ont voulu qu’il soit. Il sera donc temps de passer à autre chose.

La Rédaction