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« Les retombées du Covid-19 pourraient annihiler les efforts accomplis depuis 2016 sur le front du redressement économique et financier » : Tahir Hamid Nguilin

« Les retombées du Covid-19 pourraient annihiler les efforts accomplis depuis 2016 sur le front du redressement économique et financier » : Tahir Hamid Nguilin 1

Le Président en exercice du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale Tahir Hamid Nguilin a présidé ce jeudi 30 avril 2020 par visioconférence la réunion tripartite ; États membres, institutions de la Cemac Fmi-Banque mondiale.

Il s’agit d’une concertation qui a réuni les ministres des finances et de l’économie des six pays membres de la Cémac et leurs partenaires techniques et financiers pour évaluer les progrès de l’exécution de la stratégie régionale de sortie de crise mais aussi examiner les mesures prioritaires pour endiguer les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie du Covid-19. « Notre concertation se tient dans le contexte de la pandémie du Covid-19, dont le bilan sanitaire et économique continue de s’alourdir, provoquant de tragiques pertes en vies humaines et perturbant les échanges commerciaux, les chaînes d’approvisionnement et les flux d’investissement », relève le Président en exercice du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale Tahir Hamid Nguilin.
Pour lui, la baisse des prix du pétrole engendrée par le Covid19 pourrait accentuer les déséquilibres macroéconomiques et fragiliser la stabilité extérieure de la Cémac. « Au-delà des conséquences sanitaires, nous nous attendons à un ralentissement beaucoup plus marqué de l’activité économique sous régionale », précise le ministre des finances tchadien qui cite les prévisions préliminaires de la Banque Centrale, faisant état d’une récession de 8 % en 2020. « Ce qui est à craindre au regard de la baisse significative des recettes budgétaires, des investissements et des échanges commerciaux. Les positions budgétaires déjà fragiles se détérioreraient à un moment où il est impératif de renforcer les systèmes de santé et de soutenir les ménages et les entreprises vulnérables. Le déficit extérieur courant se creuserait davantage, entraînant une dégradation des réserves de change qui resteraient en dessous du niveau adéquat pour se prémunir contre la volatilité des cours des produits de base », informe-t-il.
En l’absence des politiques de stabilisation vigoureuses et d’une aide internationale rapide et suffisante, prévient le Pca de l’Umac, les retombées du Covid-19 pourraient annihiler les efforts accomplis depuis 2016 sur le front du redressement économique et financier de la sous-région et dégrader les  perspectives macroéconomiques de la Cémac pendant plusieurs années. « La crise sanitaire actuelle est de nature à anéantir les acquis du développement  engrangés ces dernières années par nos pays. Elle surgit alors même que les budgets de plusieurs pays de la Cemac demeurent confrontés aux conséquences redoutables du défi sécuritaire, du changement climatique et des précédentes crises financières mondiales », déplore le Pca qui réitère l’engagement des autorités de la sous-région à poursuivre la mise en œuvre des programmes appuyés par le Fmi et les autres bailleurs de fonds. « Le rétablissement de ces fondamentaux permettrait de s’engager résolument sur la trajectoire de la transformation structurelle de nos économies et de créer les conditions propices à une croissance durable et inclusive », ajoute Tahir Hamid Nguilin qui appelle les partenaires techniques et financiers à « tenir compte des effets du double choc de la pandémie du Covid-19 et de  l’effondrement des cours du pétrole pour l’appréciation du relèvement des  appuis budgétaires dans le cadre des programmes existants, et la définition de nouveaux objectifs post-pandémiques visant à renforcer la résilience des économies face aux vulnérabilités extérieures, de sorte à éviter que la crise sanitaire actuelle ne dégénère en crise financière ».

Stanyslas Asnan