ONU Habitat plaide pour une volonté politique et des fonds publics pour un logement décent
En prélude à la Journée Mondiale de l’Habitat célébrée chaque premier lundi du mois d’octobre, l’ONU Habitat fait un état de lieux de la situation des habitats dans le monde. D’après le constat, les politiques urbaines de ces dernières décennies ont gravement échoué dans la promotion d’un logement convenable pour tous et la protection des plus vulnérables.
L’ONU Habitat estime que la question du logement a rarement été une priorité au niveau national et municipal ou local. Les coûts de location ou d’achat du logement public, privé ou informel ont globalement augmenté, forçant les plus démunis à chercher des logements abordables dans les périphéries de la vie urbaine, indique le document. Cette situation fait que plus d’un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles et/ou souffrent du mal-logement.
« Le constat est réel en Afrique subsaharienne, où 199,5 millions de personnes vivent dans des bidonvilles et les besoins actuels en termes de logements sont respectivement estimés comme étant compris entre 42 millions et 52 millions de maisons. Les évaluations concernant le besoin total en termes de logements en Afrique sont établies à environ 4 millions de maisons par an, avec plus de 60 % de la demande visant à loger des populations urbaines », relève Dr Joan Clos, Directeur exécutif de ONU Habitat. Alors que ces conditions de vie représentent une menace réelle, déplore le Directeur.
Selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé, en zone urbaine, les personnes les plus pauvres ont une espérance de vie de 15 à 20 ans inférieure à celle des plus riches. Pour parvenir à assoir un droit à un logement convenable pour tous et sans discrimination, il faut une volonté politique et de fonds publics, suggère l’ONU Habitat. L’organisation estime qu’il est essentiel de réorienter l’approche au développement urbain et de repositionner le logement de cœur des politiques et des processus urbains. « C’est à ce prix l’on pourrait parvenir à développer durablement des villes d’inclusion et de mixité sociale. Car, d’ici 2030, environ 3 milliards de personnes soit 40 % de la population mondiale, auront besoin d’un logement convenable et de l’accès à des infrastructures et des services de base, comme l’eau et les systèmes d’assainissement », prévient l’ONU Habitat. A ce titre, il faut construire 96 150 logements par jour sur des terrains enregistrés et viabilisés entre aujourd’hui et 2030.
Pour ce faire, l’ONU-Habitat exprime sa disponibilité à appuyer les politiques de logements décents Cette organisation est prête à élaborer un plan modèle visant à combiner des politiques d’urbanisation judicieuses à des initiatives rurales axées sur le développement en vue d’aider à modifier le flux de demandeurs d’emplois vers les centres urbains. C’est dans ce souci que le Gouvernement du Tchad a invité le Dr Joan Clos, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), à participer à la célébration de cette journée à N’Djamena. Il profitera de son séjour pour rencontrer les différents partenaires techniques et financiers ainsi que les autorités en charge de l’Habitat et du développement urbain pour discuter des priorités en matière de logement au Tchad.