Contrairement aux commerçants qui traversent la frontière Tchad Cameroun via Touboro après le test au Covid 19, les étudiants tchadiens rentrant du Cameroun sont systématiquement confinés dans une école abandonnée, ne mangeant que des biscuits une seule fois par jour dans une très grande promiscuité.
Des images montrant des étudiants allongés à même le sol, utilisant des sacs à dos comme oreillers circulent depuis quelques jours sur la toile. Une bouteille d’eau d’un litre et demi en 4 jours et des biscuits pour toute une journée, c’est ce que des autorités donnent aux étudiants tchadiens rentrant de Cameroun et bloqués à la frontière.
« Depuis qu’ils sont confinés, c’est seulement ce jeudi qu’on a donné à chaque étudiant une bouteille d’eau d’un litre et demi. Et c’est autour de 14 heures qu’on leur donne des biscuits. Je suis constamment en contact avec ces étudiants mais jusque-là, il n’y a pas d’amélioration», déplore le député Mbaïdesmel Djionadji.
D’après l’élu, une vague arrivée il y a quelques jours est installée dans une école abandonnée de Koutéré, dans le département de Larmanaye. Une autre arrivée avant-hier serait abandonnée en pleine brousse à la frontière, sans nourriture, ni eau et empêchée de bouger vers l’intérieur du pays.
« Cette nuit, nous nous sommes allongés au goudron et certains compagnons de fortune ont dormi dans la brousse. Il n’y a pas de classe et nous sommes à la frontière à l’air libre. Nous mourrons de faim et on nous empêche d’aller chercher à manger », raconte en pleur une étudiante arrivée avant-hier. « Qu’est-ce que nous avons fait pour mériter un tel traitement ? Est-ce ça la quarantaine?», s’interroge un autre qui ajoute : « laisser des étudiants en pleine brousse et en mettre une centaine dans une seule salle de classe est tout sauf une quarantaine. Si un seul étudiant est infecté, il peut contaminer tout le reste. A vrai dire, même des prisonniers sont mieux traités que nous. Je crois que c’est de la pure méchanceté ».
Le député Mbaïdesmel Djionadji
D’après les témoignages de certains étudiants corroborés par les affirmations de l’élu, des serpents sont tués dans ces endroits. Une situation qui fait que les plus vulnérables notamment des filles passent des nuits blanches. « Psychologiquement, cette situation va déséquilibrer énormément ces étudiants. Ils sont entourés par des militaires qui les obligent à se soumettre pour éviter de se faire brutaliser. Ils peuvent passer parfois 4 à 5 jours sans manger et les autorités locales font la sour
Pourtant, on laisse passer certains
D’après des témoignes de la localité frontalière, les étudiants et commerçants sont soumis au même test mais ces derniers n’ont jamais été confinés. « Outre les commerçants, une partie d’étudiants ayant des proches au sein de l’administration ont été retirés du groupe et conduits en ville», informe un cadre de l’administration de cette ville frontalière du Cameroune.
Le député Mbaïdesmel Djonadji
Stanyslas Asnan