Le point focal de l’Association ‘’Cène littéraire’’ Sosthène Mbernodji et les écrivaines tchadiennes ont organisé une conférence débat sur la figure féminine dans la littérature africaine ce samedi 7 mars 2020 au Cefod. Une activité relative à la célébration de l’édition 2020 de la semaine nationale de la femme.
Des figures et amoureux de la littérature, élèves et enseignants se sont réunis autour d’une même table ce matin au Cefod pour échanger sur les figures féminines de la littérature africaine et débattre des sujets liés aux conditions de vie des femmes touchant le social, l’éducation et les problèmes du genre.
Pour Priscille Lopiamadji « la littérature est conçue comme l’expression de l’esprit humain qui cherche à dire le monde et les êtres qui le composent, où qu’ils soient et quelle que soit leur langue ». Elle rappelle que la littérature africaine était dominée à ses débuts par des hommes et que ces derniers ne s’occupaient pas beaucoup plus des conditions féminines. « C’est vers les années 70 que les africaines ont commencé à écrire et publier dans la littérature africaine d’expression française », ajoute-t-elle.
C’est la romancière Amina Sow-Fall qui a planté le décor en publiant ‘’Le Revenant’’ en 1976. Ce retard dans le monde littéraire est dû à la sous scolarisation des filles sur le continent noir. Mariama Ba écrit ‘’Une si longue lettre’’ en 1980, Ken Bugul publie ‘’Le Baobab fou » en 1984, et ‘’Cendres et braise’’ en 1994, qui lui donne le prix littéraire d’Afrique noir en 1999. Calixte Bayala, Fatou Diome, Leonora Miano et Véronique Tadjo sont les figures féminines qui ont marqué la littérature africaine.
Au Tchad, bien qu’elles se soient affirmées tard sur la scène, une dizaine s’affirme comme écrivaines. Priscille Mekoulnodji, la pionnière de la littérature féminine tchadienne a publié en 1980 ‘’Mardochée le juif’’, ‘’Mission inachevée’’ et récemment ‘’Dix plaies sans miracle’’. Marie Christine Koundja, Salma Khalil, Clarisse Nomaye, Hinda Deby Itno, Annie Blayo, Priscille Lopiamadji Gisèle Bénaindara, Sobdiké Kemaye et Solkem Allarassem sont les femmes qui tiennent encore les plumes jusque-là au Tchad.
Au cours de cette rencontre d’échange, les élèves du club de lecture Shalom ont déclamé des poèmes et présenté les résumés des romans. La conférence a pris fin par la remise des cadeaux aux femmes écrivaines.
L’association Cène littéraire qui a initié cette rencontre est fondée en 2015 et est basée en suisse. « Elle a pour but de promouvoir la littérature engagée de l’Afrique continentale et diasporique. L’association a initié dans le cadre de ses activités un prix littéraire dénommé ‘’Prix les Afriques’’ qui distingue un ou une écrivain (e) noir (e) qui met en exergue une cause humaine, sociétale, théologique, politique, économique ou historique », explique le point focal Sosthène Mbernodji.
Bienvenu Daldigué